La Corée du Nord aurait procédé dans la journée d'hier à un exercice de tirs d'artillerie en mer Jaune, trois jours après son bombardement de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong qui a coûté la vie à quatre personnes, dont deux civils, selon Séoul. D'après un responsable de l'état-major interarmes sud-coréen, une vingtaine d'explosions ont été entendues sur Yeonpyeong en provenance de la Corée du Nord, à environ 11 km au nord, mais aucun projectile n'est tombé en territoire sud-coréen. Washington et Séoul ont pressé la Chine d'user de son influence sur Pyongyang pour apaiser les récentes tensions mais les manœuvres navales programmées par les deux pays suscitent la colère de la Corée du Nord. Les Etats-Unis envisagent en effet d'envoyer un porte-avions dans les eaux sud-coréennes pour des exercices conjoints à compter de dimanche. La Corée du Nord, qui considère ces manœuvres comme une provocation militaire majeure, a estimé hier que ces exercices conduisaient un peu plus la péninsule coréenne «au bord de la guerre», selon l'agence de presse officielle KCNA. Un responsable nord-coréen s'est vanté que les forces armées de Pyongyang aient «frappé» une base de «l'artillerie ennemie» pour sanctionner des exercices militaires sud-coréens, et a mis en garde contre un nouveau déluge «de feu», a rapporté l'agence. Le régime ne reconnaît pas la frontière maritime établie par les Nations unies en 1953 et considère les eaux autour de l'île de Yeonpyeong comme faisant partie de son territoire. L'île abrite plusieurs bases militaires sud-coréennes et compte quelque 1300 habitants. Jeudi, le président sud-coréen Lee Myung-bak a donné l'ordre d'envoyer des renforts militaires à Yeonpyeong et dans quatre autres îles en mer Jaune. Le ministre de la Défense Kim Tae-young a par ailleurs démissionné, alors que de vives critiques ont été émises sur la réponse de Séoul à l'attaque nord-coréenne de mardi.