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La sexualité des Algériens
Publié dans Le Temps d'Algérie le 01 - 12 - 2010

Viennent ensuite les recherches personnelles (42%) et très loin derrière les parents et l'école (25% et 14%). On notera à chaque fois les très faibles proportions prises par l'école et les parents.
Quand on demande aux personnes interrogées de classer leurs sources, c'est-à-dire de donner les sources par ordre d'importance, ce classement fait apparaître, pour les hommes comme première source les amis (44%) et l'entourage (25%). Les autres sources suivent à une très grande distance (recherches personnelles (18%), école (11%) et enfin parents avec (2%)).
Pour les femmes ce sont les recherches personnelles qui arrivent en premier (avec 27%), viennent ensuite les amis et l'entourage à une distance relativement faible (respectivement 22 et 24%). Les parents eux-mêmes ne sont pas très éloignés (20%). C'est l'école qui vient en dernier avec 6%.
Ceci montre donc deux modèles d'éducation sexuelle fortement différenciés. Celui des hommes assez fortement polarisé sur les amis et l'entourage et celui des femmes, beaucoup moins polarisé, faisant intervenir les différentes sources, recherches personnelles, amis et entourage et même parents.
Les maladies sexuellement transmissibles :seuls 23% des Algériens s'estiment suffisamment bien informés
L'apparition du sida a radicalement modifié le comportement sexuel non seulement en réduisant la multiplication des partenaires mais aussi en forçant à la prudence, même pour changer occasionnellement de partenaire, et à la prise de précautions de manière générale pour avoir des rapports sexuels.
Ainsi, parce que l'acte sexuel peut être le vecteur de risques graves, l'information sur les maladies sexuellement transmissibles devient partie intégrante de l'éducation sexuelle et aussi des politiques de santé publique.
82% des personnes interrogées disent qu'elles savent ce que sont les maladies sexuellement transmissibles. On observera qu'en milieu rural la proportion est significativement plus basse : 77% contre 85% en milieu urbain. La proportion est aussi inférieure chez les femmes comparativement aux hommes :
79% contre 86%. Mais le plus frappant est sans doute les différences qu'on constate suivant les tranches d'âge : si 90% des personnes des 18-34 ans affirment qu'ils connaissent les MST, ils ne sont plus que 54% dans la tranche d'âge 55 et plus. Les jeunes apparaissent donc largement mieux informés sur les MST que les plus vieux.
Le degré de connaissance des MST augmente aussi fortement avec le niveau d'instruction : la proportion de ceux qui connaissent les MST passe de 51% chez les analphabètes à près de 100% chez les personnes du supérieur.
Il faut toutefois relativiser cette connaissance des maladies sexuelles. Les 80% qui disent qu'ils connaissent les MST citent le sida. Et 60% parmi ces 80% uniquement le sida. Il semble en réalité qu'il y a une sous-information générale sur les MST en dehors du sida.
Les sources de leurs informations sur ces maladies sont en premier lieu la télévision (78%) et l'entourage (61%). Arrivent ensuite, et loin derrière, les journaux (52%), l'école (35%) et enfin internet (28%) et la mosquée (20%). Mais de manière générale, seuls 23% des Algériens s'estiment suffisamment informés sur ces maladies.
La télévision et l'entourage étant les moyens les plus accessibles, nous n'enregistrons pas pour ces moyens de différences notables entre les milieux de résidence, le genre, l'âge ou le niveau d'instruction. Les différences sont par contre très importantes pour les journaux, internet ou l'école.
Le facteur déterminant, ici, est le niveau d'instruction. Pour les journaux, la proportion va de 4% pour les analphabètes à 80% pour les personnes d'un niveau d'instruction du supérieur, pour l'école de 10% pour les personnes ayant le niveau primaire à 61% pour ceux qui ont le niveau supérieur et enfin pour internet de 3% pour les personnes ayant le niveau primaire à 72% pour ceux qui ont le niveau supérieur.
Bien que connaissant les MST pour plus de 80% d'entre eux, tout au moins d'après leurs dires, les Algériens ne se sentent pas pour autant bien informés. En effet seuls 23% d'entre eux affirment qu'ils se sentent suffisamment bien informés. Ce sentiment est encore plus ressenti en milieu rural où seuls 16% disent qu'ils se sentent bien informés sur les MST (contre 25% en milieu urbain).
Paradoxalement les femmes sont dans une proportion plus grande à dire qu'elles se sentent bien informées (25% contre 19% chez les hommes).
Au niveau de l'âge, la proportion de personnes qui se sentent bien informées reste stable jusqu'à 55 ans (environ 25%) pour chuter brutalement ensuite à 11%. Les vieux étant ainsi dans une proportion plus importante encore que les autres tranches à penser qu'ils ne sont pas bien informés.
Enfin, comme on pouvait s'y attendre, le fait de penser qu'on est bien informé dépend du niveau d'instruction : 8% seulement des analphabètes se sentent bien informés contre 44% pour les personnes de niveau supérieur.
La première expérience sexuelle : elle est plus tardive pour l'ancienne génération, mais elle se déroule plus fréquemment hors mariage
L'âge de la première expérience sexuelle et la personne avec qui elle s'est effectuée nous donnent une indication importante sur de nombreux aspects des comportements sexuels et de leur évolution. Les principaux constats sont repris ci-dessous.
En premier, une proportion non négligeable des adultes (plus de 18 ans) n'a jamais eu d'expérience sexuelle. Expérience sexuelle est entendue ici au sens de tout rapport sexuel avec une autre personne. 30% des Algériens adultes sont dans ce cas. La proportion des jeunes de 18 à 24 ans qui n'a jamais eu d'expérience sexuelle est de 63%.
Ceux de 25-34 ans sont 32% à n'avoir jamais eu d'expérience sexuelle. Dans un environnement fortement sexué, les frustrations ressenties par cette frange de la jeunesse peuvent être fortement perturbantes sans que la société n'en prenne vraiment conscience.
L'âge de la première expérience sexuelle a fortement évolué. Ainsi dans la population de ceux qui, maintenant, ont 55 ans et plus, près de 75% des hommes et 90% des femmes avaient déjà eu leur première expérience sexuelle avant qu'ils n'aient l'âge de 24 ans alors que dans la génération actuelle des 25-34, seuls 50% des hommes et 51% des
femmes ont eu leur première expérience sexuelle avant 24 ans. Pour les 35-54 les proportions sont respectivement de 50% et 76%.
Le recul de l'âge de la première expérience est étroitement lié au recul de l'âge au mariage. En effet, dans la classe des personnes qui actuellement ont plus de 55 ans, ils ne sont que 17%, parmi les personnes qui ont eu une première expérience sexuelle à l'avoir eue hors mariage.
Dans la classe des 18-24 ans, ceux qui ont eu une première expérience sexuelle sont 95% à l'avoir eue hors mariage. Ils sont 37% des 18-24 ans à avoir eu une première expérience sexuelle. Il faut ici prendre en compte le fait que l'âge au premier mariage a considérablement reculé : de 21 ans pour les femmes et 25 pour les hommes en 1977 à 29,3 pour les femmes et 33 pour les hommes en 2008.
Nous nous trouvons donc, ici, face à deux changements importants : le recul global de l'âge de la première expérience et en même temps la nature de cette première expérience puisqu'elle ne se déroule pratiquement plus dans le cadre du mariage.
L'autre changement est que l'expérience qui se déroule hors mariage ne se déroule plus, pour les hommes, dans le cadre conventionnel des maisons closes, mais avec une amie.
Il apparaît, conséquemment, que le phénomène des femmes qui ont une première expérience sexuelle avant le mariage n'est plus le phénomène rarissime que nous observions dans la société traditionnelle, mais existe avec une fréquence assez importante. Ainsi sur l'ensemble des femmes de 18 à 24 ans qui, au moment du sondage, avaient déjà eu une première expérience sexuelle, et qui constituaient donc 32% de la tranche d'âge, cette première expérience sexuelle s'était déroulée hors du mariage pour 80% d'entre elles.
De la même manière pour les 25 à 34 ans. Dans la tranche d'âge de 25-34 ans, elles sont 66% à avoir eu une première expérience sexuelle. 34% de ces dernières ont eu une première expérience sexuelle hors mariage. Pour la tranche des 35-54 ans, 90% ont eu une première expérience sexuelle et seules 8% l'ont eue hors mariage. Enfin pour les 55 et plus, 93% ont eu une première expérience sexuelle et la proportion de femmes qui ont cette expérience sexuelle hors mariage est négligeable.
Un autre constat est que, même si la proportion des femmes qui ont une expérience sexuelle hors mariage tend à être de plus en plus importante parmi les tranches d'âge les plus jeunes, cette première expérience se limite à des attouchements ou des baisers dans la quasi-totalité des cas (97%).
Ceci pour les femmes. Pour les hommes, la proportion ayant eu une première expérience avec des rapports sexuels poussés est beaucoup plus importante, généralement plus de 30% parmi ceux qui ont eu une première expérience sexuelle hors mariage.
Paradoxalement, ces hommes affirment, dans la majorité des cas, que c'était avec une amie et non avec une prostituée (de 16% chez les 18-24 ans à 34% chez les plus de 55 ans).
Au total, il semble que nous ayons bien une modification du comportement sexuel. Le recul de l'âge au mariage imposant de plus en plus la recherche de rapports sexuels hors mariage, notamment chez la tranche la plus jeune. Toutefois, ces rapports se limitent encore dans la majorité des cas, mais beaucoup plus pour les femmes que pour les hommes à des baisers ou des attouchements.
Les relations sexuelles doivent se dérouler dans le cadre du mariage… point de vue
partagé par ceux qui en ont hors mariage
Comme le fait apparaître la question sur la première expérience sexuelle, le recul de l'âge au mariage pousse à des relations sexuelles en dehors du mariage, même si pour le moment ces rapports se limitent le plus souvent à des rapports superficiels
(baisers ou attouchements), notamment pour les femmes (pour la première expérience). Cette tendance devrait normalement s'affermir comme le suggère le fait que c'est dans les tranches d'âge les plus jeunes que la proportion de personnes ayant des rapports sexuels hors mariage est la plus élevée. Particulièrement pour les femmes.
De la même manière qu'est fréquent le fait, pour les célibataires, d'avoir des rapports sexuels avec leur ami(e) ou fiancé(e). Près de 50% des célibataires ont un(e) ami(e) ou fiancé(e) et 35% parmi ces derniers ont des rapports sexuels (27% pour les femmes et 42% pour les hommes).
Ceci va évidemment à l'encontre de la tradition et de la norme religieuse. Il est de ce fait intéressant de voir comment ces pratiques sont vues par les individus. Plus précisément, la question posée est «d'après vous est-ce que les relations sexuelles doivent avoir lieu uniquement dans le cadre du mariage ?».
Près de 90% des Algériens adultes pensent que les relations sexuelles doivent se dérouler dans le cadre du mariage. Cette opinion se retrouve aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural (88% en milieu urbain contre 94% en milieu rural). De la même manière qu'on observe peu de différences entre les hommes et les femmes (88% contre 92% respectivement). Les différences les plus sensibles apparaissent dans l'âge et le niveau d'instruction.


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