Situé à l'extrême est de la commune d'Iflissen, au nord de la wilaya, les 1500 habitants du village Taourirt Zouaou sont confrontés dans leur quotidien à une myriade de problèmes et aléas. Ils ne savent plus à quel saint se vouer ni à quelle porte frapper pour attirer l'attention des autorités locales. Le problème dont ils soufrent, à l'instar des autres villages de la Kabylie maritime, est le manque presque permanent de l'eau potable. Ce grand village n'est alimenté en eau potable, depuis 1994, que par deux robinets, et l'eau est rarement disponible. Les coupures durent plusieurs jours, voire plusieurs mois parfois, notamment en été. Les habitations ne sont pas raccordées au réseau AEP, à l'instar des autres villages de la commune. «Le comble est que pour les responsables de l'ADE, l'eau est disponible dans notre village, alors que Dieu seul connaît nos souffrances.» Pour s'approvisionner en eau potable, en effet, les habitants de Taourirt Zouaou ne doivent leur salut qu'à d'anciennes fontaines et à l'achat des citernes de 2000 litres à raison de plus de 8000 DA. Le transport scolaire manque aussi dans ce village. Les collégiens parcourent plus de 7 km journellement en aller-retour pour rallier le CEM d'Agueni Moussi, chef-lieu de la commune. Ils souffrent le martyre au quotidien. Quant aux lycéens, étant donné que la commune est dépourvue d'un lycée, ils poursuivent leurs cours au lycée de Tigzirt, loin de 15 km. Ils sont obligés de payer 70 DA pour les frais de transport chaque jour. «Je suis obligée de me lever à 5h et ne rentrer le soir qu'après 16h éreintée», nous déclare une lycéenne qui prépare le baccalauréat cette année. Par ailleurs, une école primaire est disponible au village. Elle fait partie des premières écoles construites en Kabylie par les autorités françaises. Sa construction remonte, pour rappel, à 1894. Cette école séculaire a été rénovée récemment. Quant aux structures de sport et de loisirs, elles sont inexistantes à Taourirt Zouaou. Hormis une petite aire de jeu très exiguë aménagée dernièrement par l'APC, les jeunes du village sont livrés à eux-mêmes. «Nous souhaitons la réalisation d'un foyer de jeunes pour au moins créer une association culturelle», déclare un jeune du village en question. Les jeunes se morfondent dans un chômage endémique. D'ailleurs, même l'exode rural a trouvé un terrain propice. Beaucoup d'habitants ont préféré s'installer sous des cieux plus cléments ces dernières années et quitter le village.