C'est suite à deux correspondances adressées par le président du conseil national de l'Union des avocats algériens, maître Menad Bachir, et devant «le silence des destinataires (Conseil de l'Etat et Cour suprême)» que la décision de boycott a été prise. Le mouvement qui prend effet dès aujourd'hui sera maintenu durant une semaine. Passé ce délai, «nous entreprendrons d'autres actions», affirmait hier maître Menad Bachir. C'est ce que nous a indiqué le président du Conseil de l'union nationale des avocats algériens, contacté par téléphone. Ce dernier rappelle que «leur mouvement de boycott repose sur des considérations professionnelles et sur certains points ayant trait aux conditions d'exercice de la profession d'avocat». Ce dernier affirme que c'est «suite à des rencontres avec les responsables de ces instances, durant lesquelles les contraintes et vicissitudes rencontrées par les avocats ont été évoquées, que nous avons rédigé une correspondance comportant 11 points», précisant que «celle-ci leur a été adressée en mars 2010». Il a ajouté que devant l'absence de réponse de la part des responsables des hautes instances citées précédemment, «nous avons adressé une nouvelle correspondance de rappel en octobre passé». Le président du conseil de l'union qui a estimé que tous les avocats algériens sont concernés par cette démarche compte maintenir le boycott durant une semaine afin de tenter de «dissuader les responsables de ces instances à réviser le traitement accordé aux défenseurs des justiciables qui sont confrontés à des blocages et lenteurs de diverses natures». Concernant l'absence des bâtonniers à la cérémonie d'ouverture de l'année judiciaire, Me Menad Bachir a qualifié cela comme un «manque de considération des responsables qui ne leur ont adressé les invitations que la veille de l'évènement, contrairement aux années précédentes où le conseil était invité plusieurs jours à l'avance pour lui permettre de s'organiser et de désigner ses représentants». Et d'ajouter «qu'avant l'installation de M. Berradja, les invitations transitaient par les procureurs généraux pour atterrir, ensuite, sur les bureaux des naquibs (pdt du conseil), alors que cette fois-ci elles nous ont été adressées directement, la veille de l'ouverture de l'année judiciaire». Sur ce volet, il s'interrogea sur les raisons qui ont poussé ces responsables à adopter une telle démarche, notamment sur la question des billets d'avion qui «avant nous étaient expédiés via les procureurs généraux alors que cette fois-ci, ces documents ne nous sont jamais parvenus». «Pourquoi Berradja a-t-il décidé cela ?» s'interroge le président de l'union qui, dans sa lancée, a énuméré quelques autres problèmes vécus quotidiennement par les avocats, notamment le nombre insuffisant de places de parking (10 places réservées pour 25 avocats), les lenteurs et autres problèmes liés aux conditions de travail. Par ailleurs, Me Menad interpelle les responsables à revoir les décisions prises concernant l'accès aux avocats à la Cour suprême. «Deux jours seulement par semaine sont concédés aux avocats désirant retirer des actes auprès de cette instance», fulmine-t-il, avant d'ajouter : «Les avocats sont contraints de faire la queue en même temps que le grand public». Cela dit, le président du conseil de l'union nationale des avocats algériens indique que «ce boycott n'est que le début. Passé le délai d'une semaine, nous nous réunirons pour décider des actions à entreprendre».