Rien ne va plus chez les avocats algériens. Le malaise est à son paroxysme. La situation des droits de la défense en Algérie est des plus catastrophiques. C'est du moins ce qu'explique Abdelmadjid Silini, bâtonnier d'Alger et président de l'Union nationale des barreaux d'Algérie. Rencontré hier au siège du bâtonnat à Alger, Abdelmadjid Silini soutient que son organisation a enregistré de nombreuses atteintes aux droits de la défense au niveau national. « Les droits de la défense connaissent beaucoup de dépassements attentatoires à la crédibilité de la justice », explique-t-il. Notre interlocuteur estime que cette situation va à l'encontre des recommandations et des orientations données par le président Bouteflika en mars 2006. Les quelque 20 000 avocats se plaignent, en effet, de plusieurs problèmes : « Non promulgation du statut des avocats, absence d'une école de formation des barreaux et l'exclusion exercer contre les avocats au niveau des juridictions. » Pour protester contre cette situation, les avocats comptent recourir à des actions de protestation. Selon une source proche du bâtonnat, le Conseil de l'ordre des avocats d'Alger aurait décidé de boycotter la prochaine session criminelle. Une session qui sera ouverte le 9 juin. Il aurait également opté pour le boycott de la cour d'Alger. Des sujets qui seront abordés par Abdelmadjid Silini lors de la conférence de presse qu'il animera aujourd'hui à Alger. Pour notre source, les avocats d'Alger souffrent de deux problèmes majeurs. Ils contestent d'abord la non-consécration d'un espace aux avocats dans la nouvelle cour d'Alger (une cour construite à Hussein Dey). « On a construit un immeuble de huit niveau (10 000 m2) et il n'y a aucun espace pour les avocats. Ce n'est pas du mépris ? », s'interroge notre source. « Le deuxième problème est plus grave. Il s'agit de la décision prise par le président de la Cour suprême d'interdire aux greffiers de recevoir les avocats », a-t-il souligné.