Près de 14% de l'ensemble des personnes résidant en France âgées de 18 à 50 ans déclarent avoir été victimes de discriminations quel que soit le motif ou la situation, au moment où 26% des immigrés se sont déclarés le plus souvent discriminés, indique l'étude «Enquête sur la diversité des populations en France», rendue publique jeudi dernier. Parmi les personnes immigrées, 26% se déclarent discriminées, comme 24% de leurs fils ou filles. Les immigrés et leurs enfants sont ainsi 2,5 fois plus nombreux à se déclarer discriminés (10 %) que le reste de la population. Les immigrés d'origine maghrébine et leurs descendants sont ensuite les personnes qui s'estiment le plus souvent discriminées. 30% des immigrés en provenance d'Algérie et 39% de leurs descendants immédiats. La même enquête indique que près de la moitié des personnes originaires d'Afrique noire et leurs enfants déclarent connaître le plus de discriminations, respectivement de 47 et 49%. Les ultra-marins se sentent également souvent discriminés. 31% des natifs d'un département d'Outre-mer estiment l'avoir été ; 40% parmi leurs fils ou filles. Une analyse des facteurs influençant la probabilité de se déclarer discriminés montre que les femmes et les plus de 35 ans déclarent moins de discriminations que les hommes et les jeunes. A l'opposé, le fait d'être au chômage, d'avoir suivi des études supérieures ou d'être musulman augmente les déclarations de discrimination. La discrimination au logement est particulièrement ressentie par les immigrés d'Afrique du Nord et subsaharienne. L'indicateur de discrimination mobilisé dans l'enquête correspond à des «refus sans raison valable d'un logement» durant les cinq dernières années. L'enquête révèle aussi que 13% des immigrés et 9% de leurs descendants ont le sentiment d'avoir connu une discrimination au logement et parmi eux, 70% des immigrés et 53% de leurs descendants invoquent la couleur de peau ou l'origine comme un des motifs. Les discriminations fondées sur l'origine réelle ou supposée et sur la couleur de peau ne recouvrent pas exactement les mêmes expériences que le racisme, même si elles prennent placent dans un contexte social plus global de stigmatisation et d'hostilité envers les minorités, souligne la même enquête.