Les Français enfants d'immigrés du Maghreb ont moins de chance d'accéder à un emploi, comparativement aux Français "de parents nés Français", révèle une étude de l'Institut national des statistiques économiques et sociales (INSEE) . Dans son rapport "France, portail social 2010" rendu public, hier, l'Institut relève que le taux d'emploi des Français issus de l'immigration maghrébine est de 20 points inférieurs à celui des Français de "souche", signalant que cette différence "ne s'explique que partiellement par le diplôme et peut découler aussi de la discrimination". L'étude démontre ainsi " qu'en moyenne entre 2005 et 2009, 86 % des hommes français âgés de 16 à 65 ans ont un emploi quand leurs deux parents sont Français de naissance. Ils ne sont que 65 %, quand au moins un de leurs parents est immigré et originaire d'un pays du Maghreb". L'Institut conclut que l'écart de taux d'emploi est donc de 21 points, alors que pour les femmes, il est de 18 points (respectivement 74 %et 56 % de personnes en emploi). Les différences en termes d'expérience, de diplôme, de situation familiale et de lieu de résidence n'expliquent toutefois qu'un tiers de l'écart des taux d'emploi: pour les hommes, le "déficit" d'emploi non expliqué par les différences de caractéristiques individuelles mesurées est de 14 points. Ce "déficit" d'emploi "s'amenuise fortement lorsque le diplôme augmente pour les hommes, alors qu'il reste relativement stable pour les femmes", est-il aussi indiqué. Selon la même étude, "une partie de ces écarts est due à l'existence de discrimination, mais il est impossible de faire la part exacte de ce qui en relève et de ce qui peut être imputé à d'autres facteurs difficilement mesurables". L'INSEE fait observer, enfin, que si la comparaison des situations d'emploi entre immigrés et non immigrés a fait l'objet d'un nombre important d'études, les travaux portant sur les différences entre Français descendants directs d'immigrés et Français de parents non immigrés demeurent "plus rares, en raison sans doute de la difficulté de repérer jusqu'à une période récente les descendants d'immigrés dans les sources statistiques".