L'omission «des violations continues des droits syndicaux et politiques» par la CNCPPDH dans son rapport 2009 a été soulevée vivement par le parti de Mohamed Saïd. Dans un communiqué où le parti de la liberté et de la justice (PLJ) fait part que la commission nationale fait la sourde oreille concernant son agrément qui tarde à voir le jour. Réagissant à ces critiques, K'sentini précise que son institution ne peut pas se mêler des affaires politiques. Le secrétaire général du parti pour la liberté et la justice (PLJ) que nous avons pris le soin de contacter hier en fin de journée nous a fait part que son combat pour l'agrément de son parti est mené farouchement. «Je ne m'essouffle pas et je ne baisse pas les bras», a-t-il déclaré, précisant que des amendements au niveau du ministère de l'Intérieur sur la loi organique des partis datent du mois de juin dernier et sont déjà prêts, comme il l'a appris d'une manière «officieuse», a-t-il ajouté. Et ces amendements seront officialisés d'ici la prochaine rentrée parlementaire en mars 2011, a déclaré Mohamed Said, qui ajoutera que son parti «est en train d'activer à travers l'intérieur du pays au vu et au su des autorité sans que cela ne pose problème». Concernant ses activités, Mohamed Said nous apprend qu'il est en train d'organiser des conférences à travers les différentes wilayas à l'exemple de celles qui se tiendront le week-end prochain à Bordj Bou Arréridj et Sétif. «Le tout sera couronné par une conférence nationale des cadres du PLJ à Alger qui interviendra en mars ou avril 2011» avec des signes avant-coureurs pour un «agrément qui ne tardera plus». Le PLJ fustige la CNCPPDH Le parti de la liberté et de la justice (PLJ) a rendu public un communiqué à propos du rapport annuel sur l'état des droits de l'homme en Algérie pour l'année 2009, qui émane de la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH). Ainsi dans la correspondance parvenue à notre rédaction, le PLJ, après analyse du rapport de la commission de Me Farouk K'sentini, a aimé interpeller et l'opinion publique et les pouvoirs publics à travers des remarques concernant surtout «les violations continues des droits politiques et syndicaux en Algérie». Ainsi le rapport signé Mohamed Saïd, secrétaire général du PLJ, précise que «la commission nationale fait l'impasse, dans son rapport, sur les violations continues depuis une décennie, de deux articles fondamentaux de la constitution». Il s'agit de l'article 42 qui consacre et garantit le droit des citoyens de créer des partis politiques, ainsi que l'article 56 qui leur reconnaît le droit syndical, souligne le communiqué du parti de la liberté et de la justice, avant de dénoncer la commission nationale «pour son attitude en contradiction avec son rôle, en évitant d'aborder dans son rapport certains droits politiques et syndicaux des citoyens». Une explication fournie sans motifs, selon le PLJ, «puisque les deux lois sur le multipartisme et l'exercice du droit syndical ne feront pas l'objet d'étude dans le rapport de la CNCPPDH». «La commission est subordonnée», selon Mohamed Saïd C'est ainsi que le parti de Mohamed Saïd émet un questionnement de taille : «Pourquoi un tel choix», alors que cette commission fait part de sa satisfaction de voir son nouveau statut lui reconnaître «d'une manière parfaite son indépendance et lui permet d'exprimer librement son avis sur toutes les questions relevant des droits de l'homme ?» questionnera encore le PLJ. Il précise que la commission nationale, en excluant de son champ de compétence des droits politiques et syndicaux garantis par la constitution «démontre en réalité son degré de subordination puisqu'elle s'aligne sur la position du premier ministre qui, dans sa dernière déclaration de politique générale devant le parlement, a totalement négligé la question récurrente des droits et des libertés, ainsi que sur le maintien de l'état d'urgence pour la dix-neuvième année consécutive», relève le PLJ à travers son communiqué. Par ailleurs, le PLJ explique que la CNCPPDH saisie par écrit par son secrétaire général à deux reprises (30 novembre 2009 et 11 novembre 2010) au sujet du retard injustifié du ministère de l'Intérieur dans l'agrément de ce parti, accuse réception et répond par le silence. «Par ces pratiques déviantes, la commission nationale s'éloigne de sa mission et répond à des logiques d'intérêts conjoncturels. Elle contribue à l'entretien d'un large sentiment d'injustice et d'exclusion et s'associe à l'œuvre de blocage du changement inéluctable si attendu par le peuple», conclut le PLJ dans son communiqué. K'sentini précise que son institution ne peut pas se mêler des affaires politiques En réaction aux propos du secrétaire général du PLJ, Me Farouk K'sentin, président de la CNCPPDH, fait part que Mohamed Said «est libre de dire ce qu'il veut et je comprends sa réaction». «Mais nous, on ne se mêle jamais des affaires politiques, un créneau qui sort de nos attributions. On possède une vocation dans le droit, et l'agrément des partis sort de nos compétences et nous ne sommes pas les maîtres de la décision là-dessus», précise le défenseur des droits de l'homme.