La récente déclaration du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Daho Ould Kablia, qualifiant de «politique» l'acte de délivrance de l'agrément aux nouvelles formations politiques a fait sortir de ses gonds Mohamed Saïd, le secrétaire général du Parti de la liberté et de la justice (PLJ) qui attend toujours le fameux «quitus» du ministère de l'Intérieur. «Dans sa conférence de presse, tenue mercredi 7 juillet 2010, après l'installation à Alger du nouveau directeur général de la Sûreté nationale, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales recentre le débat sur l'agrément des nouveaux partis politiques en précisant que l'agrément est un problème politique qui se traite dans un cadre politique et non administratif», souligne le secrétaire général du PLJ dans un communiqué. Mohamed Saïd qui était candidat à la dernière élection présidentielle, considère la déclaration du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales comme «nulle et non avenue», tant que précise-t-il, l'article 42 de la constitution n'est pas abrogé et la loi organique relative aux partis politiques, en vigueur. «Les membres et les partisans du PLJ sont plus que jamais déterminés à continuer leur combat, convaincus de la justesse de leur cause dont l'objectif est de contribuer à la construction d'un Etat régi par le droit et où règnent l'égalité, la liberté et la justice», lit-on dans le communiqué parvenu à notre rédaction. Le même document soutient que le «nouveau ministre reconnaît et persiste délibérément dans la violation par son département, au vu et au su de tout le monde, de l'article 42 de la constitution et de la loi organique relative aux partis politiques». Mohamed Saïd, signataire du communiqué, affirme que ces textes sont toujours en vigueur et ont été maintenus lors de la révision constitutionnelle du 12 novembre 2008. «A moins d'un putsch constitutionnel, ils sont opposables aux gouvernants et aux gouvernés et nul n'est au-dessus de la loi», ajoute Mohamed Saïd qui soutient que la déclaration du ministre de l'Intérieur introduit un facteur supplémentaire de discrimination parmi les citoyens, augmente le sentiment de frustration populaire et exacerbe l'effet d'injustice et de mépris du citoyen. «Le Parti de la liberté et de la justice, composé d'hommes et de femmes attachés au respect de la constitution et des lois de la République, dénonce cette persistance à transgresser certains articles de la constitution et de la loi sur les partis», poursuit le communiqué qui annonce que la conférence nationale des cadres du parti qui se réunira prochainement, décidera de la riposte appropriée à ce «déni de droit qui dénote une absence totale de culture d'Etat. Le PLJ lance un appel aux institutions de l'Etat chargées de veiller au respect de la constitution et au contrôle de l'action du gouvernement, aux forces politiques, à la société civile et aux organisations des droits de l'Homme pour qu'ils «assument leurs responsabilités historiques dans la défense des libertés publiques et la protection de la démocratie en tant qu'acquis populaire irréversible». Dans le même communiqué, il est aussi souligné que le nouveau ministre de l'Intérieur, en reconnaissant publiquement que l'agrément des nouveaux partis politiques est une question éminemment politique, dément la thèse de son prédécesseur qui, tout au long d'une décennie, a ressassé la théorie du «dossier administratif incomplet». «Dans les pays démocratiques, le ministre incriminé aurait été sanctionné pour obstruction au fonctionnement normal de l'administration publique», est-il écrit dans le communiqué qui conclut en soutenant en outre que l'ouverture du champ politique est une conséquence logique de l'application de la réconciliation nationale initiée.