Les participants à la conférence internationale sur la décolonisation du Sahara occidental qui s'est tenue en Afrique du Sud le 18 décembre dernier en présence de huit pays africains s'est soldée par la lecture d'une déclaration finale soutenant la cause de ce peuple. L'Afrique du Sud, le Nigeria, l'Algérie, l'Angola, le Zimbabwe, le Soudan, la Zambie et le Kenya ont rédigé une déclaration collective dénonçant la colonisation du Sahara occidental qui, selon eux, «est inacceptable à un moment où le monde célèbre le 50e anniversaire de l'Organisation des Nations Unies et la Résolution de l'Assemblée générale 15 14. Les pays participants ont salué l'Algérie pour son organisation de la Conférence internationale sur la Résolution 15 14 qui s'est tenue à Alger du13 au 15 décembre 2010 dernier. Les pays africains ont affirmé l'urgence de l'application de la Résolution concernant la décolonisation du Sahara occidental et les autres colonies dans le monde. «Nous croyons qu'il est de la responsabilité du mouvement populaire d'Afrique d'œuvrer pour la résolution de ce conflit conformément au droit international, en permettant aux Sahraouis d'exercer leur droit inaliénable à l'autodétermination», lit-on dans la déclaration, qui ajoute : «ceci est un facteur essentiel et nécessaire pour une décolonisation pacifique de la dernière colonie en Afrique». Les dernières violations et attaques contre le camp de Gdeim Izik ont été le sujet d'un débat que l'ensemble des participants a qualifié «d'horribles». «Le régime marocain viole systématiquement les lois internationales et fait preuve d'un inacceptable mépris pour les principes et la doctrine du droit international. Le Maroc a violé les engagements pris dans les résolutions des Nations unies pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental signé par le régime marocain lui-même. Il a radicalement transformé le territoire sahraoui en une prison contrôlée par l'armée qui pratique toutes les formes possibles de terrorisme d'Etat contre les véritables représentants politiques et sociaux du peuple sahraoui et le pillage de ses ressources en toute impunité. Nous dénonçons et condamnons les violations des droits humains, la persistance dans l'utilisation de la torture par l'armée et la police marocaine et l'emprisonnement répandu au cours des manifestations contre des civils sahraouis démunis», lit-on encore dans la déclaration. Vers la radicalisation de la lutte Les congressistes ont exprimé leur inquiétude quant au sort des 40 militants des droits de l'homme qui ont assisté à ce séminaire, après leur retour dans les territoires occupés du Sahara occidental. «Nous allons rester fermes sur toute agression commise contre eux», a déclaré l'un des conférenciers. Un appel a été lancé au Conseil de sécurité des Nations unies pour imposer une réussite totale du plan de paix conduisant à un référendum d'autodétermination et exiger du Maroc le respect de la légalité internationale. Sur le plan économique, les participants ont appelé le gouvernement marocain à cesser immédiatement le pillage illégal des ressources naturelles du Sahara occidental, notamment le phosphate et les ressources halieutiques. Afin de donner un second souffle à la lutte contre la colonisation, les experts qui se sont réunis en Afrique du Sud ont décidé à l'unanimité d'organiser à Alger début de 2011, une conférence pour les experts des universités et universitaires africains sur les moyens à mettre en action pour la décolonisation du Sahara occidental. Aussi, un appel a été lancé aux anciens combattants d'Algérie, d'Afrique du Sud, du Nigeria et de la République arabe sahraouie démocratique pour une rencontre en mars prochain pour un échange de points de vue et la mise en place des moyens de résistance pour l'indépendance du Sahara occidental. Sur le plan juridique, les participants feront appel aux tribunaux nationaux et internationaux pour intenter une action contre les auteurs de crimes contre l'humanité dans les territoires occupés du Sahara occidental. Enfin, les conférenciers ont décidé de la tenue de la prochaine réunion de solidarité internationale avec le Sahara occidental qui aura lieu à Nairobi en mai 2011.