Nombreuses sont les familles qui désirent adopter un orphelin et nombreux sont les enfants abandonnés, mais la procédure judiciaire et administrative imposée ne facilite pas les choses. Il faut attendre plusieurs mois des fois des années pour pouvoir récupérer un enfant. Le nombre de demandes d'adoption est important dans la wilaya de Constantine : environ 350 dossiers déposés chaque année. «Ces dossiers ne concernent pas uniquement les familles résidant à Constantine, une bonne partie est relative à des familles habitant d'autres wilayas», précise-t-on au niveau de la DAS de Constantine car les pouponnières et les lieux de transit hébergeant des enfants âgés de moins de six ans reçoivent quotidiennement les visites des couples venant même des wilayas limitrophes dans l'espoir de pouvoir adopter un enfant. Le couple prétendant est soumis à une enquête sociale et devra présenter un dossier administratif en bonne et due forme. «C'est l'aspect financier de la chose qui nous intéresse en premier lieu. L'on doit s'assurer que le couple est capable de subvenir aux besoins de l'enfant avant de donner un quelconque accord. L'enquête sociale peut durer longtemps, car nous recherchons l'intérêt des enfants avant tout», a-t-on encore souligné au niveau de la DAS. C'est pour cette raison que seules 80 à 100 demandes sont accordées par la direction de l'action sociale, soit environ 28 à 30%. En plus de l'aspect financier, la deuxième exigence est celle de l'âge des couples à l'origine de plusieurs rejets des demandes. Sur un autre registre, la loi algérienne permet la kafala (prise en charge), mais la famille adoptive n'est en aucun cas autorisée à remplacer la famille biologique au plan administratif ou légal. Dans ce cas, la seule autorité compétente pour surveiller la procédure de kafala est le directeur de l'action sociale, par délégation du wali. L'enfant est confié en kafala après enquête sociale de la famille postulante, qui doit le considérer comme son propre enfant et peut, s'il est d'ascendance inconnue, lui donner son nom patronymique par décision du ministre de la Justice. «Les obstacles administratifs résident à ce niveau, car les familles veulent donner le nom de famille à l'enfant et la notion «bi tabani» doit figurer dans l'acte de naissance», souligne Me Zaamouche, avocate à la cour de Constantine qui ajoute que «lorsque l'enfant est né sous X, la procédure ne pose pas trop de problèmes mais lorsque l'enfant a déjà un nom de famille et même si la mère fait un désistement, les choses sont plus difficiles et dans la majorité des cas, les juges refusent la demande».