Acquis n Pour la majorité des enfants – les quelque 153 enfants handicapés ne trouvant pas preneurs – les pouponnières ne sont qu'un lieu de transit pour rejoindre un foyer familial. «Il y a une très forte demande. D'ailleurs, nous n'arrivons plus à les satisfaire toutes. Beaucoup de gens sont en attente», a déclaré Mme Fardeheb, chargée de l'enfance au ministère de la Solidarité nationale. Effectivement, le nombre d'enfants placés dans des pouponnières n'est plus suffisant pour répondre favorablement à toutes les demandes de kafala. Pour la majorité des enfants en attente d'adoption aujourd'hui, les pouponnières ne sont plus qu'un simple lieu de transit, ce qui satisfait les professionnels du domaine. Ces derniers renvoient cette situation à la combinaison de plusieurs facteurs, à la fois subits et adoptés par notre société. Il s'agit particulièrement de la stérilité, la libéralisation de la femme et l'acceptation de la kafala par la société. D'une part, les mères célibataires sont, désormais, de plus en plus nombreuses à récupérer leurs enfants. «Les mères n'abandonnent plus leurs enfants. Elles sont de plus en plus nombreuses à s'arranger pour les garder», affirme Mme Boudough, qui précise : «La période de réflexion pour la mère est de trois mois mais trop de fois, nous essayons d'aller un peu plus loin en attendant que la situation se régularise. Nous préférons patienter, surtout qu'il y a beaucoup de pères qui reconnaissent leur parenté.» D'autre part, la stérilité ne cesse de gagner du terrain, et ce n'est pas la stérilité de la femme qui encourage l'adoption, selon Mme Boudough, mais plutôt celle de l'homme. «Quand la stérilité est un problème féminin, la société préfère la condamner, mais quand il vient de l'homme c'est mieux toléré et, de ce fait, on recourt plus facilement à l'adoption», ajoute notre interlocutrice. Le placement judiciaire et les handicapés sont les deux volets qui compliquent la tâche aux services sociaux. S'agissant du placement judiciaire, Mme Fardeheb précise qu'il n'est pas possible de placer un enfant dans une famille tant que le juge n'a pas tranché sa situation. C'est là une condition qui retarde le placement de ces enfants qui vivent dans des pouponnières censées n'être qu'un lieu de transit. En matière de chiffres, «quelque 1 462 enfants sur les 2 275 abandonnés en 2009 ont bénéficié d'un placement familial dans le cadre de la kafala», nous apprend Mme Fardeheb. Le bilan de 2008 relève que 182 enfants ont bénéficié d'un placement dans des familles algériennes établies à l'étranger et 1 739 ont été placés localement sur le total des 2 883 enfants abandonnés dans la même année. Pour ce qui est du premier semestre de l'année en cours, 789 enfants abandonnés ont été reçus par les pouponnières. Pour l'instant, 846 sont placés dans des familles : 199 à l'étranger et 647 à l'intérieur du pays. Les enfants qui restent dans les pouponnières, selon la même source, sont soit des enfants handicapés, des enfants placés sous décision judiciaire ou qui seront récupérés par leurs parents.