Les émeutes contre la vie chère ont repris à Annaba, hier en début d'après-midi, où de violents affrontements ont opposé des centaines de manifestants, pour la plupart des jeunes âgés de moins de vingt ans, aux brigades antiémeutes, au niveau des quartiers ouest de Djabanet Lihoud, des Lauriers roses, d'El Hattab et de Sidi Brahim. Comme ils l'avaient fait la veille, vendredi, les manifestants furieux ont brûlé des pneus et dressé des barricades pour barrer toutes les voies menant au centre-ville tandis que les membres des brigades antiémeutes ripostaient par des tirs de gaz lacrymogènes aux projectiles qui leur étaient lancés. Des affrontements qui ont occasionné au moment où nous mettons sous presse des blessures graves à 4 policiers. Un climat insurrectionnel qui risque de dégénérer à tout moment si rien n'est entrepris pour apaiser les esprits, s'accordent à objecter de nombreux pères de famille chagrinés par de telles scènes de violence. Il y a lieu d'indiquer que durant l'après-midi et la nuit de vendredi, les manifestations ont été émaillées d'actes regrettables tels que la destruction de biens publics suivie de pillage et de vols d'équipements mobiliers et de matériels informatiques. On rappellera que les heurts parfois extrêmement violents ont occasionné des blessures à au moins 17 policiers, selon un premier bilan communiqué par la Protection civile et consolidé au niveau du CHU Ibn Rochd et des différents établissements hospitaliers de la ville. De crainte de voir se rééditer les mêmes scènes de saccage, pratiquement tous les magasins ont gardé leurs rideaux baissés durant toute la journée d'hier, alors que les transports publics, taxis et bus, se sont faits rares à partir de 10 heures, ce qui a transformé Annaba, d'habitude si coquette et si animée, en ville fantôme, chacun des habitants étant resté chez lui, redoutant le pire, surtout que tout le monde savait ou pressentait que les hostilités allaient reprendre à la mi-journée. N'étaient visibles à tous les coins de rue que des dizaines de policiers apparemment épuisés par les affrontements essuyés la veille mais qui ont été maintenus en poste jusqu'au rétablissement de l'ordre public. A hauteur des quartiers situés à l'ouest et au nord-ouest de la ville, qui ont été les plus affectés par les émeutes, des poteaux électriques et des panneaux publicitaires ont été arrachés et jetés au sol, alors que toutes les rues sont jonchées de pierraille et d'objets incendiés. Afin d'endiguer les zones de troubles et empêcher les émeutiers de gagner le Cours de la Révolution où se trouvent toutes les banques, plusieurs éléments des brigades antiémeutes ont été dépêchés sur les lieux pour assister les unités de sécurité déjà en place depuis vendredi. De même que des éléments des forces combinées sont venus renforcer le dispositif mis en place aux alentours des édifices publics les plus importants et les représentations consulaires établies à Annaba.