Les échauffourées ont repris hier après-midi à l'issue de la prière de vendredi dans certaines régions du pays. C'est le cas de Bordj Bou-Arréridj où des manifestants, en majorité des jeunes, ont réinvesti les principales artères de la ville. Plusieurs édifices publics, dont le siège de l'APC, la banque CPA, l'agence de l'emploi, l'inspection des impôts, la boutique Mobilis, d'Actel et plusieurs autres établissements, ont été saccagés. Même les vitres de la façade de la radio locale ont été brisées. Un groupe de jeunes manifestants assiège la wilaya. Plusieurs localités de la wilaya de Boumerdès, notamment à Bordj Ménaïel et Tidjelabine, ont connu, de nouveau, des scènes de vandalisme. Les manifestants ont bloqué les routes et ont tenté de se rapprocher des édifices publics pour les saccager comme à Bordj Ménaïel où, encore une fois, les brigades antiémeutes ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser les émeutiers dont la plupart sont âgés entre 10 et 18 ans. Aux Issers, la tension reste toujours vive alors qu'au Figuier, les jeunes ont barricadé la RN24 à l'aide de troncs d'arbres et de blocs de pierres. À Béjaïa, c'est en milieu de journée que des jeunes ont commencé à se regrouper au niveau de certains quartiers : Ihaddaden et Edimco. Mais c'est au niveau de ce dernier quartier que des affrontements entre manifestants et forces antiémeutes ont éclaté. Quelques heures plus tard, une marche, improvisée, a été décidée en direction du siège de la wilaya. Mais à mesure que la procession avançait, les manifestants ont commencé à arracher les plaques de signalisation, les lampadaires et à jeter des pierres sur certains édifices publics : la direction des impôts et la conservation foncière. Et devant la wilaya, manifestement, cible des “insurgés”, les forces antiémeutes ont riposté en lançant des grenades fumigènes pour les disperser. À Oum El-Bouaghi, la protesta a repris, hier en début d'après-midi, à Aïn Fekroune, soit 26 kilomètres à l'ouest du chef-lieu de wilaya. La route principale (RN10), reliant Constantine à Oum El-Bouaghi, a été fermée à la circulation. Les manifestants ont incendié le siège du tribunal de la ville et ont saccagé le siège de Sonelgaz et la boutique Nedjma. Cette ville, réputée pour être la capitale du commerce informel, a été, la veille de jeudi, le théâtre de violentes émeutes de protestation. Des jeunes se sont rassemblés à l'entrée de la ville d'Aïn Fekroune. À Oran, les groupes de jeunes manifestants étaient sortis, après la prière de vendredi, dans la rue, pour y brûler des pneus et dresser des barricades, hurlant leur ras-le-bol face à la cherté de la vie en y mêlant tout, chômage, crise de logement, hogra. Mais c'est à El-Hamri et Petit Lac que les affrontements avec les forces de sécurité, notamment les brigades anti-émeutes, ont été les plus violents. Bien qu'aucun bilan officiel n'ait été transmis à la presse, l'on parle d'une vingtaine de blessés parmi les forces de police et de nombreuses interpellations parmi les manifestants. Des groupes de plus en plus nombreux de jeunes n'ont eu de cesse de chercher à bloquer les rues et les grands boulevards jouxtant ces deux quartiers. À l'heure où nous mettons sous presse, des affrontements sporadiques se produisaient toujours à Oran.