Au moins 23 personnes ont été tuées dimanche dans des affrontements entre deux tribus rivales dans la région d'Abyei, dans le centre du Soudan, ont indiqué des dirigeants de cette région, lundi, au deuxième jour d'un référendum sur l'indépendance du Sud qui doit s'échelonner sur une semaine. Des heurts ont opposé la tribu Misseriya à sa rivale Dinka, faisant au moins 23 morts, ont précisé les mêmes sources. «Les combats se sont poursuivis jusqu'au soir», a indiqué un responsable de Messiriya. Cités par des agences, des responsables de l'autre tribu (Dinka Ngok) ont eux aussi confirmé ces affrontements survenus à Abyei, une région disputée située dans le centre du Soudan. La région centrale d'Abyei est habitée par les Dinka Ngok, ethnie liée aux Dinka du Sud-Soudan, et par les nomades arabes Misseriya, originaires du Nord, qui redoutent de perdre leurs terres en cas de passage sous l'autorité du Sud. Un référendum distinct devait avoir lieu dans la région pétrolifère d'Abyei, au centre du Soudan, pour déterminer s'ils rejoignent le Nord ou le Sud, mais les dirigeants de la r égion n'ont pas réussi à s'entendre sur l'organisation du scrutin, qui n'a ainsi pas pu avoir lieu comme prévu dimanche. Néanmoins, ces heurts ne semblent pas perturber le scrutin qui enregistre lundi à sa seconde journée des grandes files d'attente devant les bureaux de vote de la ville de Juba pour accomplir leur devoir électoral. Les bureaux de vote ouvrent chaque jour à 8h00 locales et ferment à 17h00, mais au premier jour de ce scrutin historique, l'afflux populaire a forcé la fermeture tardive de plusieurs bureaux de vote. Environ quatre millions d'électeurs sont inscrits sur les listes pour ce scrutin. Au moins 60% des électeurs inscrits doivent voter afin que le résultat du référendum soit jugé valide, selon les règles établies par la commission référendaire. Dans la zone d'Izaiba, près de 17 représentants des équipes d'observation locales et internationales étaient présents, suivant tout ce qui se passe dans le bureau. Le Centre Carter, la Commission européenne, la Ligue arabe ont tous dépêché des observateurs aux différents bureaux de vote.