La coordination locale des étudiants (CLE) se réunira demain encore pour décider des suites à donner au mouvement, au moment où les grévistes ne voient dans la mesure de l'administration qu'une tentative de casser la grève, dans le but d'inciter les grévistes à rejoindre les classes. Dans une note affichée au niveau du campus de la faculté de droit de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, à la fin de la semaine dernière, l'administration de ladite fac a décidé de revoir les conditions d'accès en mastère LMD et de rétablir le concours du magistère de l'ancien système, en prévision de la rentrée prochaine 2011-2012, après qu'il eut été gelé pour l'année en cours. Cette mesure vient après le refus des étudiants grévistes de la faculté des sciences juridiques et administratives de Boukhalfa de reprendre les cours, suite à la promesse faite par les responsables de l'UMMTO quant à une éventuelle rencontre avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia. «Une rencontre qui tarde à venir et qui n'est qu'une promesse de plus, comme toutes les autres», selon les propos recueillis auprès des étudiants. A propos de la décision de l'administration, un représentant du comité autonome des étudiants nous dira : «Ce n'est qu'une tentative pour tromper les étudiants et les inciter à rejoindre les bancs des classes», avant d'ajouter : «Le mouvement est solidaire et la grève demeurera illimitée jusqu'à la satisfaction de nos revendications. Ce genre de stratégies n'est pas en mesure d'induire en erreur les étudiants.» C'est en effet l'avis des grévistes qui ne voient dans la décision de l'administration qu'un «simple écrit sur une feuille sans engagement aucun». Par ailleurs, il convient de signaler que la grève illimitée déclenchée depuis le 5 décembre 2010, au niveau de la faculté de Boukhalfa, entame son second mois. Une situation qui n'est guère en faveur des étudiants qui auront à rattraper beaucoup de cours si la grève n'est pas interrompue prochainement. Cependant, ce qui est sûr pour le moment, c'est que le mouvement de grève est parfaitement suivi et le mot d'ordre du comité autonome est respecté par tous les étudiants. Une solide unité à laquelle doivent faire face les responsables de la faculté qui tentent par tous les moyens de convaincre les étudiants à rejoindre leurs cours. Mais ces derniers ne décolèrent. Demain, la coordination locale des étudiants (CLE), représentant toute la communauté estudiantine de l'UMMTO, se réunira encore pour décider des mesures à prendre suite à cette note de l'administration, mais aussi se pencher sur l'action qui devrait être décidée en direction du ministère de tutelle, afin de faire valoir les revendications des «juristes». A voir le durcissement du bras de fer qui oppose les deux parties, seule une intervention directe de Rachid Harraoubia est en mesure de venir à bout de cet interminable feuilleton de grèves au niveau de Tizi Ouzou. Les étudiants demandent essentiellement, faut-il le rappeler, de rétablir le certificat d'aptitude professionnelle d'avocat (Capa), supprimé par décision ministérielle, le concours du magistère transféré vers l'université d'Alger pour cette année, ainsi que le droit des licenciés en sciences juridiques et administratives de l'ancien système de s'inscrire en mastère LMD.