Les examens du 2e semestre sont programmés à nouveau pour cette semaine (à partir d'aujourd'hui) dans tous les départements touchés par la grève du CNES à l'université de Boumerdès. Mais les enseignants grévistes sont déterminés à poursuivre leur mouvement. Les contrôles ne vont pas avoir lieu, cette fois encore, si l'on se fie aux déclarations que nous a faites hier un membre de l'assemblée générale des grévistes. « Lors de notre dernière réunion, nous avons décidé de ne pas mettre fin au mouvement de grève. Nous avons posé deux préalables pour ce faire : le retrait de la plainte contre les animateurs du CNES et l'ouverture de négociations avec les enseignants en grève. Nous avons été invités (en tant qu'enseignants concernés par les examens) par le rectorat à une réunion de travail pour débattre de la situation, mais nous avons refusé d'y aller en tant que tels. Si nous devons négocier quoi que ce soit, cela ne peut s'effectuer en dehors de notre qualité de grévistes », nous a dit notre interlocuteur. Auprès du rectorat, nous apprendrons que la situation est « stationnaire ». Mme Kesri estime que la situation « est aggravée par la défaillance des étudiants », car de nombreux étudiants sont déjà rentrés chez eux, font remarquer les deux parties. Sur plus de 4000 étudiants (8000 selon le CNES) touchés par ces perturbations, les plus lésés sont indéniablement ceux en fin de cycle. Cependant, la rectrice nous a déclaré que sur les 3200 étudiants sortants attendus pour les deux sessions de juin et septembre, 1900 ont pu effectuer leur soutenance. L'année universitaire étant prolongée jusqu'au 31 juillet, l'administration ne désespère pas et compte « aboutir à une solution en privilégiant notamment le dialogue ». Toutefois, les grévistes voient dans certaines décisions des « manœuvres destinées à casser le mouvement ». « Nous allons tenir un piquet de grève demain (aujourd'hui ndlr) et nous comptons partir en vacances mercredi prochain, jour de notre dernière assemblée », nous dit un porte-parole des protestataires. Des étudiants que nous avons rencontrés hier étaient désemparés, parce que ne sachant même pas s'ils composent aujourd'hui ou pas. « Nous revenons aujourd'hui après que des camarades nous ont averti de la programmation des épreuves », nous ont dit deux étudiants en sciences commerciales.