La Coordination nationale appelle les enseignants à reprendre normalement toutes leurs activités pédagogiques. Le conflit ayant opposé, cinq mois durant, les enseignants du Supérieur à la tutelle semble tirer à sa fin. En effet, avec le virement des salaires impayés des mois de juin, juillet et septembre des enseignants grévistes, le dénouement de la crise, qui a longtemps secoué l'université, s'est enfin profilé à l'horizon. Dans une déclaration parvenue avant-hier à notre rédaction, la Coordination nationale des sections Cnes annonce la reprise de ses activité. «La Coordination nationale des sections Cnes informe les enseignantes et les enseignants que les administrations de tous les établissements concernés ont, soit régularisé les situations financières des enseignants en grève, soit entamé les procédures nécessaires» lit-on sur le document transmis à notre rédaction, signé par les enseignants grévistes. «Depuis le 24 septembre 2006, les enseignantes et les enseignants des établissements membres de la coordination nationale, dirigeant collectivement la grève initiée le 13 mai 2006, ont repris toutes leurs tâches pédagogiques, particulièrement les examens des épreuves de moyenne durée, de synthèse et de rattrapage» lit-on encore dans le même communiqué. Néanmoins, «par-delà toutes les assurances du ministère de l'Enseignement supérieur quant à la régularisation des situations administratives et financières des enseignantes et enseignants, certains chefs d'établissement ont persisté dans leurs comportements belliqueux contre les enseignants en grève». Suite à quoi, la Coordination nationale, réunie les 5 et 6 octobre, avait appelé les enseignantes et enseignants à ne pas remettre les notes à l'administration et à bloquer les délibérations jusqu'au règlement des salaires impayés dans l'ensemble des établissements concernés. Et depuis, les enseignants ont campé sur leurs positions jusqu'à la journée d'avant-hier où la Coordination nationale des sections Cnes avait décidé, enfin, de cesser son mouvement. Dans le communiqué parvenu à notre rédaction, les enseignants grévistes s'insurgent contre le directeur de l'ENS de Bouzaréah. «Ce dernier s'est singularisé par son zèle et ses vaines tentatives de briser toute forme d'organisation des enseignants, par son obstination à piétiner toutes les lois sociales et son entêtement à violer toutes les normes pédagogiques définies par l'Unesco». En effet, les signataires de la déclaration parvenue à notre rédaction reprochent au directeur de l'ENS de Bouzaréah, le fait de «remettre, entre autres, des diplômes aux étudiants du département de langue arabe et de langue française de l'ENS de Bouzaréah n'ayant pas accompli tout leur cursus pédagogique au mois de juillet 2006, durant la grève». Ainsi donc, le spectre de l'année blanche ayant plané sur le ciel sombre de l'université commence à disparaître. Cela ne peut être qu'une bouffée d'oxygène aussi bien pour les étudiants, les enseignants du Supérieur que pour la tutelle. Ces deux derniers acteurs n'ont, en fin de compte, trouvé pas mieux que de revenir à la raison. Une façon d'éviter de compromettre l'avenir de plus de 700.000 étudiants.