En raison des conditions épouvantables dans lesquelles vit Mohamed Aouchiche avec sa famille dans un F1 à la cité des 70 logements à Cap Djinet (30 km à l'est du chef-lieu de Boumerdès), il a tenté, mercredi dernier, de commettre l'irréparable en s'immolant par le feu devant le siège de la daïra de Bordj Ménaïel où il travaille comme agent de sécurité. Il a été secouru par l'un de ses collègues et évacué en urgence vers l'hôpital où il est toujours sous surveillance médicale. Sur son lit d'hôpital, il nous dira que ce qui l'a poussé à commettre cet acte c'est son exclusion «arbitraire» de la liste des bénéficiaires des 100 logements sociaux de Cap Djinet. Il tente vainement depuis 2003 d'obtenir un toit décent pour sa famille, sinistrée des inondations de 2001 ayant touché plusieurs localités de l'est de Boumerdès dont Cap Djenet et Dellys. Au lendemain de cette catastrophe, Mohamed et sa famille ont été logés, ainsi que plusieurs sinistrés, dans une école primaire. «Mais le séisme de 2003 qui a frappé la wilaya de Boumerdès a endommagé plusieurs bâtisses dont l'école primaire où nous étions logés», dira-t-il. «Suite à cette catastrophe, nous sommes redevenus des sinistrés et les autorités nous ont logés dans des tentes au stade communal». Quatre mois après, on nous a attribué un F1 à la cité des 70 logements au centre-ville de cap Djinet que nous occupons toujours avec mes six enfants et ma femme. Toutes mes demandes pour obtenir un logement décent sont restées lettre morte et les promesses des responsables sont restées sans suite. Même l'ex-wali de Boumerdès, M. Bedrissi, m'avait promis un toit pour mes enfants, mais ça fait quatre ans et aucune suite n'a été donnée», nous a-t-il confié. Hormis le chef de daïra, aucun responsable n'est venu s'enquérir de ma situation», nous dira Mohamed. Le feu a touché ses deux mains. Il est toujours hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger.