Les tentatives de suicide se sont multipliées ces derniers jours dans différentes régions du pays, en guise de protestation contre les mauvaises conditions de vie. Hier, un habitant de Tébessa, Mohsen Bouterfif, père de famille au chômage, est décédé après avoir tenté de s'immoler par le feu, rapporte le journal électronique TSA. Dans la matinée d'hier, samedi, Mohsen venait de prendre attache avec le président de l'APC de Boukhadra pour lui demander de l'aide. «Monsieur le maire, on dit qu'il y a des postes de travail au niveau de la mine de Boukhadra, et vous savez que nous sommes chômeurs…», aurait dit Mohsen au maire, selon des propos rapportés par le quotidien arabophone El Khabar. Mais le maire lui a répondu qu'il n'avait pas de poste de travail ni de logement à lui offrir. Mohsen a alors menacé de s'immoler. Le maire se serait alors moqué du chômeur en l'incitant à «faire comme le jeune Tunisien, Bouazizi, s'il avait le courage». Ce que Mohsen n'hésitera pas à faire. Après cet acte désespéré, une centaine d'habitants de Boukhadra sont sortis dans la rue pour une action de protestation. Mais les manifestants ont été dispersés par la gendarmerie. Le wali s'est déplacé, dans la journée, au siège de la commune de Boukhadra où il a pris, in situ, la décision de geler les activités de l'APC. A Aïn Benian ( Alger), un jeune habitant du bidonville 9 a mis le feu, dans la nuit de mercredi à jeudi, à la baraque, causant de graves blessures à son père. A Jijel, un jeune âgé de 26 ans, H. Samir, a tenté, vendredi vers 21 heures, de s'immoler par le feu. Il a aspergé ses vêtements d'essence avant d'y mettre le feu, en pleine rue Emir Abdelkader, située au centre-ville. Il est toujours hospitalisé. Un acte similaire a eu lieu à Bordj Ménaïel. Mohamed O., agent de sécurité et père d'une famille nombreuse, a tenté de s'immoler, mercredi, par le feu à l'intérieur de la daïra de Bordj Ménaïel, pour attirer l'attention des autorités sur ses conditions de vie «difficiles». Secouru à temps, il serait hors de danger.