La Banque centrale européenne (BCE) lance l'alerte pour 2011. La BCE s'inquiète de la hausse des prix des matières premières alimentaires, facteur d'inflation, et de la capacité de l'industrie agricole à répondre à la demande mondiale. Dans son rapport mensuel de janvier, publié jeudi, la BCE indique que «le prix des matières premières alimentaires a augmenté de façon significative en 2010», citant notamment le blé, le maïs ou le soja. Les prix du blé «ont augmenté de 91% entre le début et la fin de l'année 2010», en raison, entre autres, de mauvaises conditions météorologiques et de menaces protectionnistes, note le même rapport. Ceux du maïs ont progressé de 57% sur la même période pour cause de baisse de la production et de demande soutenue de la Chine. Les prix du soja et du sucre ont augmenté également respectivement de 33 et de 32% sur l'année. De façon générale, la hausse de la demande dans les économies émergentes entraîne les prix à la hausse. Les revenus des ménages augmentent et l'alimentation change dans ces pays, en faveur de la viande, des produits laitiers et du poisson. Autre facteur structurel, qui profite aussi à la hausse des prix du sucre et du maïs, poursuit la BCE, est l'utilisation de ces matières pour la production de biocarburants. Face à cette situation, la réponse des producteurs est «lente», constate la banque, qui attribue cela à la stagnation des technologies agricoles depuis 20 ans. «Les prix stables de l'alimentation durant cette période ont mené à une certaine négligence des préoccupations alimentaires et à la réduction des financements de la recherche» dans ce domaine, estime la BCE, qui juge que le niveau actuel des prix devrait en revanche pousser ces budgets à la hausse. En raison de la forte demande mondiale notamment, la banque lance une alerte au sujet du maintien de la pression inflationniste, qui devrait rester forte sur le long terme.