Le centre de transit 11 Décembre 1960 et ses extensions, dans la commune de Aïn Bénian, seront restructurés suivant le plan arrêté à cet effet par l'APC en 2006. Le projet date du milieu des années 1980. Il a connu un début de réalisation en 1989 avant sa suspension qui a duré plus de vingt ans. Elaboré par l'APC de Aïn Benian au milieu des années 1980, le projet de restructuration du quartier 11 Décembre et Henouzène vient d'être relancé après son gel en 1989 et son actualisation en 2006. La reprise de ce plan a été rendue possible grâce à l'arrivée de l'ancien directeur de l'urbanisme de la wilaya, Abdelkader Djellaoui, à la tête de la wilaya déléguée de la circonscription administrative de Chéraga, le 5 octobre 2010. M. Djellaoui connaît le dossier, du fait de sa qualité de cadre qui était en fonction à la direction de l'urbanisme de la wilaya de Tipaza, à laquelle la daïra de Chéraga était rattachée jusqu'en 1997. Aussi, quand il s'est réuni, mardi 18 janvier, avec les élus de l'APC et le bureau de l'association du quartier 11 Décembre, c'est en connaissance de cause qu'il a donné son accord de principe pour la reprise des opérations inscrites dans le programme de restructuration. «Les élus et l'association ont accueilli avec joie cette bonne nouvelle», indique au Temps d'Algérie Kamel Benazzou, vice-président de l'APC chargé de l'urbanisme, lui-même issu de ce quartier. Joignant le geste à la parole, le wali délégué a tout de suite instruit ses services afin de réunir au plus vite le comité technique avec comme objectif l'approbation du plan actualisé depuis cinq ans. Le comité s'est réuni au siège de l'APC, mardi 25 janvier, avec les élus et l'association. Le principe de la relance du projet étant acquis, il était donc question de passer la vitesse supérieure. Le comité, répondant au vœu de la population, a donc arrêté la priorité des priorités : procéder à une étude détaillée de la voirie et des réseaux divers (VRD). L'absence de commodités, la chose la mieux partagée L'agglomération en question est située à l'entrée de la commune, côté Hammamet. Elle est délimitée par la RN11 au nord, l'oued Grand Rocher à l'est, le chemin rural n°14 au sud et par la route qui mène vers Henouzène à l'ouest. Sa superficie totale est estimée à plus de 19 ha. Pour les autorités locales, il s'agit d'un site d'habitations précaires. En fait, le quartier est formé d'un centre de transit colonial remontant aux années 1930 et 1940. Ces premiers occupants sont originaires de Béjaïa. Leur transfert a été décidé par les autorités coloniales suite à l'évacuation de force de leurs villages d'origine. Dans les années quatre-vingt-dix, le centre s'est considérablement agrandi avec l'installation de familles étrangères à la commune, fuyant l'insécurité sévissant dans leurs régions natales. Actuellement, dans le centre et ses environs, des baraques de fortune côtoient des villas dans une anarchie urbanistique portée à son comble. En plus de la promiscuité, les 4500 personnes qui y étaient officiellement recensées en 2006 sont parfois plusieurs à occuper le même toit. L'absence de commodités reste la chose la mieux partagée. Le réseau d'assainissement est posé de façon sommaire et les fuites des égouts sont monnaie courante. Le réseau de drainage des eaux pluviales est à créer. Les familles n'ont pas encore l'accès au gaz de ville, pourtant disponible dans les foyers des cités voisines, comme Clos de la Grotte. L'alimentation en eau potable est récente. Le réseau routier est en grande partie inaccessible par voiture. L'étroitesse des pistes le dispute au manque de bitumage ou à sa détérioration complète. C'est le plus grand souci de tout le monde. Aussi, l'objectif de la restructuration est de «procéder au réaménagement de tout le site de manière progressive». Les élus cherchent à éliminer le bidonville à travers la création de la voirie, la régularisation sur site des familles qui ne gênent pas l'aménagement des routes ou l'affectation de logements sociaux locatifs ou sociaux participatifs, suivant les cas, à celles qui devraient quitter les lieux. De plus, il est question aussi de régulariser les familles, une cinquantaine environ, qui ont été transférées en 1989 du centre vers le lotissement mitoyen dénommé «5 hectares». Le lancement des travaux, assure M. Benazzou, est de nature à «rétablir la confiance entre le citoyen et les institutions de l'Etat». Lors de l'exposé fait mardi 18 janvier au wali délégué, l'APC a suggéré de financer les opérations retenues dans le programme sur son propre budget, mais sur plusieurs exercices, le but étant de réaliser 10% du plan global chaque année. M. Djellaoui a au contraire assuré que la wilaya déléguée pourrait s'en charger.