A la fin 2007, à quelques jours des élections locales, l'APC de Aïn Benian a distribué des décisions d'affectation de locaux au marché de proximité du quartier 11 Décembre 1960. A ce jour, le projet est bloqué. Trois ans après son installation, l'actuelle APC n'arrive pas à trouver une solution afin de relancer le chantier, et les différentes délibérations prises dans ce sens ont été rejetées par la wilaya pour non-conformité au projet initial. Au siège de l'APC, on parle de «cadeau empoisonné». Les services de l'APC de Aïn Benian ne savent plus quoi faire à propos de projet d'implantation d'un marché de proximité au quartier 11 Décembre 1960. Toutes les tentatives faites jusqu'ici afin de le relancer se sont soldées par un échec, affirme, au Temps d'Algérie, Kamel Benazzou, vice-président de l'APC chargé de l'urbanisme. Le blocage est toujours de rigueur. Le marché, doté d'une soixantaine de locaux, demeure en chantier. Il est même livré à l'abandon et à la dégradation. Les ordures ménagères et les gravats s'entassent dans tous les coins. Les jeunes du quartier, en quête d'un lieu discret, s'y rendent en groupe et y passent des longues heures se partageant des bières ou des joints (kif). D'ailleurs, les bouteilles de boissons alcoolisées sont, en quantité, abandonnées sur place. L'endroit est accessible à tout moment. C'est que des brèches ont été ouvertes dans la clôture du site (du grillage) alors que l'imposant portail du futur marché est ouvert à longueur de journée. A l'intérieur, la réalisation du chantier a progressé à des rythmes différents. En effet, la plupart des locaux sont construits en dur, des rideaux ont été placés dans certains d'entre eux au moment où quelques locaux restent à construire. Pour l'APC, il s'agit là d'un «cadeau empoisonné» offert par l'ancienne assemblée locale dont le mandat a expiré fin 2007. «L'affectation des locaux a été faite quelques jours seulement avant les élections locales de 2007», rappelle un élu. Trois ans après cette affectation, les élus n'arrivent pas à trouver une solution définitive à l'implantation de ce marché dans un quartier qui en est pourtant dépourvu. En effet, toutes les délibérations prises dans ce sens par l'assemblée ont été rejetées par la wilaya. La dernière libération en date, indique M. Benazzou, concerne la fixation d'un prix de location à 5000 DA par mois et par local. Ce montant, précise le vice-président, a été arrêté par l'APC après une étude réalisée par les services des domaines, comme l'a exigé par la wilaya. Seulement, même cette proposition a été rejetée. Motif : le projet initial porte sur la création d'un marché dit «parisien», autrement dit un espace commercial en exploitation uniquement la matinée. Or, sur le terrain, les jeunes détenteurs de décision d'affectation ont déjà construit leurs boutiques à l'aide de parpaings, signifiant par là que le projet est destiné à créer un marché de proximité qui sera ouvert durant toute la journée. C'est de là que vient la contradiction qui empêche les autorités locales de trouver une solution et de permettre aux jeunes concernés de travailler. En attendant d'autres propositions, c'est le commerce informel qui se développe dans la cité. Faute d'une structure spécialement aménagée, les vendeurs des fruits et légumes étalent quotidiennement leurs marchandises au niveau du principal carrefour du lotissement, à proximité d'une école primaire. Les habitants s'y approvisionnent parce qu'ils n'ont pas vraiment le choix. Pour régler le problème de manque de structures d'accompagnement, l'APC compte surtout sur l'éradication des bidonvilles qui ceinturent le quartier pour dégager des assiettes de terrain susceptibles d'accueillir les projets retenus dans le cadre de la restructuration du quartier, un projet élaboré par l'APC et qui attend l'aval de la wilaya déléguée de Chéraga.