La contestation des employés de la Banque de développement local (BDL) s'est transformée hier en grève générale touchant pratiquement l'ensemble du territoire national, selon une source proche de la direction générale de l'établissement. Au siège de la direction générale, des dizaines d'employés venant de différentes agences bancaires et autres structures de la banque se sont rassemblés hier pour la deuxième journée consécutive, dénonçant ce qu'ils qualifient d'«injustice». Ils font part de problèmes socio-économiques, dont la situation des travailleurs exerçant comme contractuels pendant de nombreuses années, et la suppression de primes. Nous avons appris qu'une délégation représentant le ministère des Finances s'est rendue hier au siège de la direction générale pour négocier avec les grévistes. Notre source ne donne pas, cependant, plus de détails sur le contenu ni la nature des discussions tenues au cours de cette rencontre. La direction générale de la Banque a fait appel, hier, à un huissier de justice pour constater l'«illégalité» de la grève, puisque, explique une source, «aucun préavis de grève n'a été déposé auparavant dans les délais fixés par la loi». Celle-ci a eu lieu «spontanément», juste après la tentative d'immolation, au siège de la direction générale de la banque, d'un agent de sécurité, Lakhdar Malki, et de sa fille Maria, âgée de 10 ans, handicapée à 100%. Cet employé dénonce le fait qu'il exerce depuis 18 ans en tant que contractuel. «Ma demande est restée sans suite, malgré plusieurs lettres. Le PDG a promis de régler mon problème, mais à ce jour, je ne vois rien venir», a-t-il confié. Des dizaines d'employés ont dénoncé, au cours de la contestation, ce qu'ils ont qualifié de «pratiques injustes» qui, selon eux, «ont été commises à leur encontre par le PDG de la BDL». D'autres évoquent «l'annulation de la prime de permanence fixée par l'association des banques et établissements financiers à 20 % du salaire de base». Nous apprenons qu'une délégation d'employés représentant les travailleurs en grève a été reçue, hier, par le PDG, avant l'arrivée de la délégation ministérielle. Ceci dit, la fermeture des agences bancaires hier a suscité une inquiétude chez les clients qui se sont présentés pour des opérations bancaires, ignorant quand ces structures seront réouvertes.