Plusieurs dizaines d'habitants venus du village Tafoughalt, dans la commune de Aït Yahia Moussa, à 40 km au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, ont procédé hier à la fermeture du siège de l'APC. Dès les premières heures de la journée, les contestataires ont bloqué l'accès au portail principal avant de passer à la fermeture de l'entrée de la mairie. Plusieurs problèmes sont à l'origine de cette action. Les contestataires dénoncent la politique de deux poids deux mesures appliquée par l'APC dans la gestion du dossier d'aide à l'habitat rural, la crise de l'eau qui sévit au niveau de leur village depuis près de deux ans, ainsi que les coupures récurrentes d'électricité et la non-alimentation de quelques habitations éloignées du village. Un citoyen nous expliquera qu'à propos de l'aide à l'habitat rural dans cette région, l'APC n'a pas fait le moindre effort dans la gestion de ce dossier. Pis, «elle a même jeté des dossiers aux oubliettes». Des citoyens qui ont déposé des dossiers depuis l'année 2005 ont été «abusivement» radiés de la liste des bénéficiaires et «remplacés» par des candidats qui ont récemment déposé leurs dossiers et qui ne méritaient même pas l'aide à la construction, du moment qu'ils possèdent déjà un logement, a-t-on ajouté. Cette situation a créé un climat de tension entre les citoyens qui ont voulu exprimer leur ras-le-bol. Par ailleurs, les habitants de ce village souffrent depuis des mois de l'absence d'eau potable. Femmes, hommes et enfants doivent parcourir des kilomètres pour ramener de l'eau d'une rivière située près de Draâ El Mizan. Pour ce qui est de l'eau potable, les habitants l'achètent auprès des distributeurs privés qui sillonnent les artères du village avec leurs citernes sans aucun contrôle sur la qualité de l'eau. «C'est une catastrophe !», déplorent les villageois de Tafoughalt, tout en dénonçant le «laxisme» de l'APC, à sa tête le maire Rabah Menguellet, issu, pour rappel, de ce village. En outre, les contestataires ont déploré la situation dans laquelle se trouve le réseau routier de cette région, bien qu'un budget ait été destiné à sa réfection dans le cadre du plan d'urgence dont a bénéficié la commune de Aït Yahia Moussa en 2008. Les contestataires ont demandé aux autorités locales d'accélérer le processus de règlement de ces problèmes, tout en menaçant de revenir à la charge si leur plateforme de revendications n'est pas satisfaite.