La conférence nationale sur la santé, dont les travaux ont débuté jeudi dernier, a soulevé un vent de mécontentement dans le milieu des syndicats autonomes de la santé publique. Marginalisés par la tutelle, ils sont plus que jamais convaincus que la politique d'ould Abbas fait toujours dans la fuite en avant. Outrés par le fait de ne pas avoir été conviés à prendre part à la préparation de la Conférence nationale sur la santé publique dont les travaux s'étaleront jusqu'au 5 février, les syndicats autonomes du secteur ont largement critiqué cet évènement qui se fait sans concertation avec le partenaire social. Contacté par nos soins, Lounès Gachi, secrétaire national du Syndicat des paramédicaux a estimé que la conférence, censée apporter un changement positif au secteur, devait d'abord être entamée par des réunions entre les acteurs principaux, entre autres le partenaire social, afin de trouver des propositions et des recommandations constructives. Selon le Dr Merabet, rencontré en marge de la conférence, le ministère opte pour le dialogue, mais continue à œuvrer sans complicité avec les représentants de la corporation sanitaire. Interrogé sur la déclaration du ministre jugeant la grève des paramédicaux illégale, M. Gachi a souligné que le ministre a toujours gardé la même attitude et déclaré les protestations de son syndicat infondées. Il affirme que le débrayage a été effectué légalement. A titre de rappel, M. Ould Abbas avait décrété que le débrayage de deux jours (les 1er et 2 février) auquel ont appelé les paramédicaux était illégal, puisque de son point de vue, les négociations engagées avec les syndicats, entre autres celui des paramédicaux, ont enregistré un avancement considérable. Le ministre a même affirmé que la justice a tranché sur cette affaire en décrétant que la grève n'était pas légale. Il a ajouté que son département a opté pour le dialogue et est attentif à toutes les propositions. M. Gachi a affirmé, pour sa part, que toutes les promesses du ministre n'ont pas été concrétisées sur le terrain. Il rappelle toutefois que le chemin de la protestation était le dernier recours afin de faire valoir les droits des paramédicaux. Le SAP réplique En réponse à l'illégalité de la grève, il explique : «Notre syndicat active avec agrément et respecte la réglementation. On a déposé le préavis de grève et porté à la connaissance du ministre nos revendications socioprofessionnelles et la constitution nous donne le droit à la grève». Les travaux de la Conférence nationale sur la santé se sont ouverts jeudi dernier au palais des Nations et ont vu la participation d'un grand nombre de représentants des corps médical et paramédical, de gestionnaires des établissements hospitaliers, d'administrateurs et de représentants de l'industrie pharmaceutique. L'avant-projet de loi sur la santé, qui sera soumis au débat sous forme d'ateliers, comprend 500 articles ayant trait à la politique de santé, la protection générale de la santé, la formation, l'industrie pharmaceutique, la planification sanitaire, la réforme hospitalière, outre un atelier consacré à la santé et aux régions spécifiques et un autre à l'éthique et à la déontologie. Un intérêt particulier sera accordé, selon les participants, aux plans nationaux de lutte contre les maladies chroniques, dont le plan national de lutte contre le cancer, les maladies cardiaques et infantiles. La future loi sur la santé, qui s'étalera sur 20 ans (2011-2030), permettra au secteur de la santé de s'adapter aux mutations socio-économiques et culturelles que connaît la société algérienne et au développement scientifique.