Pour contourner le raffermissement continu des cours internationaux des principales matières premières de base, les experts préconisent des dispositions à même de préserver le pouvoir d'achat des ménages. Une exonération fiscale sur l'ensemble des produits de large consommation a été proposée par l'économiste Bachir Messaitfa, expliquant que cette exonération permettra aux ménages de diminuer les dépenses consacrées à l'achat des produits alimentaires de base qui représente 70% de leurs revenus. La revalorisation du dinar et l'encouragement des investissements productifs sont aussi des facteurs permettant d'améliorer le pouvoir d'achat. Pour Tahar Kellil, président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), les pouvoirs publics doivent encourager l'émergence de nouveaux opérateurs dans la production, de distribution et de commercialisation des produits alimentaires de base, notamment le sucre et l'huile. Dans une récente déclaration à la presse, il a plaidé pour l'encouragement de l'investissement dans le secteur agroalimentaire afin de «mettre fin au monopole et au chômage, tout en garantissant la stabilité des prix de ces matières». La consécration du principe de la compétitivité dans ce secteur signifie l'approvisionnement du marché local en produits de qualité et à des prix compétitifs. De son côté, Mbarek Malek Serraï, expert international, a jugé indispensable que le gouvernement renforce ses missions de contrôle et de surveillance pour assurer au mieux sa mission de régulation du marché de la grande consommation. Les structures du gouvernement doivent gérer les stocks de sécurité et non des stocks de spéculation, a-t-il expliqué dans un entretien accordé au Temps d'Algérie. Parallèlement, il faudrait encourager la production agricole, notamment dans les filières de viandes rouges, de laitages, de céréales, des oléagineux et des légumes secs. Les produits de grande consommation comme le café, le sucre et l'huile doivent bénéficier des offices de régulation en termes de stocks de sécurité et de prix de gros. Les offices doivent être une référence pour fixer les prix. De cette manière, tous les spéculateurs seront obligés de s'aligner sur les prix fixés par l'Etat.