La levée de l'état d'urgence est une décision capitale et historique, estime Zohra Drif Bitat, vice-présidente du Conseil de la nation, qui appelle à un débat général et transparent sur le pays, à l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance, en 2012. «La levée de l'état d'urgence est une première dans un pays arabe», a indiqué Drif Bitat hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «Le chef de l'Etat a répondu aux aspirations de son peuple», a-t-elle relevé en espérant que cela «augure d'un changement radical dans la façon d'exercer le pouvoir. Il y a une avancée très importante, c'est celle d'aller vers d'autres manières de gouverner qui répondent aux demandes des jeunes et des nouvelles générations». «Le pays a changé et a fait d'énormes pas et il faut que les acteurs soient en adéquation pour avancer», a souligné la sénatrice qui s'est plusieurs fois posée des questions lors de l'émission «Invité de la rédaction» de la Chaîne III. Elle a aussi expliqué que l'état d'urgence «est limitatif des libertés individuelles, collectives, privées et publiques dans le pays», en relevant que «les gouvernements successifs ont manipulé la question de l'état d'urgence de telle manière qu'elle a eu un impact négatif sur la société civile et sur le champ politique». Cette levée permettra un exercice politique autre qui répond aux exigences de la société d'aujourd'hui, selon la sénatrice qui n'a pas pu expliquer le pourquoi des résultats à l'école de nos jeunes qui représentent 70% de la population. Il ne faut pas de la quantité mais aussi de la qualité du système d'éducation, a-t-elle dit, en suggérant une discussion et un débat sur le secteur. Par ailleurs, elle n'a pas pu expliquer les sommes colossales engagées par les pouvoirs publics dans les différents programmes de logement sans que la crise soit réglée. En ce sens, elle n'a pas raté l'occasion de montrer du doigt les chargés du secteur, «en faisant un constat» et en se demandant si ce sont les mêmes hommes qui seront chargés de mettre en œuvre les nouvelles mesures et directives du chef de l'Etat. «Il y a des sommes colossales qui sont dégagées et il y a des projets fantastiques, mais seront-ils laissés aux mêmes acteurs qui n'ont pas réussie», s'est demandée Mme Drif Bitat qui a reconnu qu'il faut impliquer les jeunes. En se sens, elle a indiqué «les déclarations des responsables politiques donnent une avalanche de chiffres «qui ne me parlent pas». Je vis la réalité du pays et au regard de ce qu'on engage et de ce qu'on dit avoir dépensé comme masse d'argent et les résultats, il y a une disproportion», a-t-elle relevé en indiquant qu'il est impératif d'en chercher les causes. Par ailleurs, le 50e anniversaire de l'indépendance du pays doit être l'occasion de faire une halte et d'engager un débat transparent «pour nous les Algériens et sans aucune influence». «Nous devons nous arrêter et nous pencher sur ce que cinquante ans de souveraineté et de liberté ont apporté au peuple.» «Il faut tout mettre à plat, a-t-elle suggéré, en soulignant qu'il faut attirer l'attention des jeunes sur les méfaits de l'ingérence des puissances étrangères.»