Les membres de la délégation sahraouie qui participent au Forum mondial social (FMS) à Dakar, ont été agressés par des marocains dimanche à la fin de l'ouverture officielle du forum, rapporte l'agence sahraouie SPS. «A la fin de la marche d'ouverture officielle du forum, les membres de la délégation marocaine, environ 300, se sont attaqués à coups de bâton à la trentaine de Sahraouis présents à cette manifestation», a indiqué le chef de la délégation sahraouie, Mohamed Cheikh Lehbib. «Les membres de notre délégation, dont des femmes, ont été encerclés dans le carré réservé à la Rasd. Les Marocains nous ont confisqué drapeaux et banderoles et nous déplorons un blessé», a précisé M. Lehbib, ajoutant que les services de sécurité sont aussitôt intervenus pour séparer les deux camps. Le président du comité d'organisation du FSM, Boubakar Diop Bouba, a indiqué, pour sa part, que dès qu'il a été informé de «cet incident», le comité d'organisation s'est rapproché de la délégation sahraouie pour la rassurer que «toutes les dispositions de protection seront désormais prises avec le concours des services d'ordre». Il a affirmé qu'un «tel acte ne saurait se reproduire» et que toutes les activités du forum «seront sécurisées». La présence des Sahraouis dans la capitale sénégalaise s'inscrit dans «la dynamique de la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l'autodétermination», à l'instar de leur participation dans les différentes éditions précédentes du FSM ainsi qu'aux autres manifestations internationales. Durant leur séjour à Dakar, les délégués sahraouis mèneront une campagne d'explication et de sensibilisation sur les dimensions de la cause sahraouie et son enracinement au sein de la société civile internationale. En outre, le FSM sera un espace privilégié pour l'organisation d'une conférence sur le thème «Le Sahara occidental : dernière colonie en Afrique». Le Sahara occidental est aujourd'hui la dernière colonie d'Afrique à ne pas avoir abouti dans son processus de décolonisation. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non-autonomes, ses habitants attendent, conformément au droit international, l'exercice du droit à l'autodétermination. Dans ce contexte, les intervenants feront la lumière sur la nécessité du parachèvement de la décolonisation à travers un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.