20 000 personnes sont descendues samedi dans les rues au Yémen pour fêter la chute du régime du président égyptien Hosni Moubarak et réclamer le départ du président yéménite Ali Abdullah Saleh. Dans la capitale, Sanaa, un cortège de plus de 5000 manifestants, composé d'étudiants, de journalistes et de militants des droits de l'homme, s'est massé devant l'université de Sanaa et a entamé une marche passant par les principales rues de la ville, brandissant des drapeaux égyptiens et appelant à faire tomber le régime du président Saleh. «Après Moubarak, nous chasserons le président Saleh», scandaient des manifestants, devant des forces de l'ordre déployées sur l'itinéraire de la marche. Des échauffourées ont éclaté entre des étudiants ayant établi un périmètre de contention pour protéger les manifestants et les forces de l'ordre, et des personnes ont été blessées, a constaté un correspondant de Xinhua sur place. Dans le même temps, une marche de célébration de la révolution égyptienne, à laquelle ont participé des milliers de personnes, s'est déroulée dans la ville portuaire d'Aden (sud du Yémen). Les manifestants ont appelé à chasser les représentants du gouvernement de Sanaa dans le sud du pays, ainsi qu'à la sécession de la partie australe du pays d'avec le nord. Les forces de l'ordre, qui ont tiré en l'air pour disperser les manifestants, ont procédé à plusieurs interpellations, selon des témoins. Le Yémen, qui avait connu une ère de partition entre le nord et le sud, a été officiellement réunifié en 1990, en vertu d'un accord conclu entre le Congrès général populaire et le Parti socialiste yéménite. Cependant, cet accord a rapidement été violé par les deux parties, dont les affrontements ont repris avant de dégénérer en guerre civile en 1994. Exaltés par les révoltes populaires en Tunisie et en Egypte, de nombreux Yéménites sont descendus dans les rues pour manifester leur mécontentement vis-à-vis du gouvernement, et notamment de ses politiques sociales et économiques. Le président Saleh, qui dirige le pays depuis plus de 30 ans, a annoncé, au début du mois, qu'il quitterait le pouvoir et qu'il ne transférerait pas le pouvoir à son fils à l'expiration de son actuel mandat, en 2013.