Plus de 3000 étudiants et avocats ont manifesté hier matin à Sanaa pour réclamer la démission du président yéménite Ali Abdallah Saleh, rapportent les agences de presse sur place. La manifestation, tout comme celles qui se sont tenues au cours des derniers jours, est organisée à l'initiative d'étudiants et de composantes de la société civile. L'opposition parlementaire n'y est pas associée. «Après Moubarak, Ali», scandaient les manifestants, comparant le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, avec son homologue égyptien Moubarak, chassé du pouvoir par la rue vendredi, après 30 ans à la tête de l'Egypte. Les protestataires se sont rassemblés devant l'Université de Sanaa et ont tenté de se diriger vers la place Tahrir, mais les forces de sécurité ont installé des barbelés pour les empêcher d'accéder à cette place où des partisans du pouvoir avaient dressé des tentes la semaine dernière. Dimanche, pour la troisième journée consécutive, des milliers de manifestants ont défilé à Sanaa, la capitale du Yémen, pour réclamer le départ du président Saleh. La situation a dégénéré en cours de journée, les forces de l'ordre essayant de disperser les manifestants à coups de bâton. Une femme a été blessée, selon la presse locale. Au pouvoir depuis trente-deux ans, Saleh s'est engagé à ne pas se représenter en 2013, sans pour autant entamer la détermination des opposants. Le ministère de l'Intérieur a mis en garde dimanche contre les manifestations non autorisées, dans un communiqué affiché sur son site internet. Il a lancé cette mise en garde quelques heures après que les forces de l'ordre aient dispersé une manifestation à Aden, une ville portuaire dans le sud du Yémen, durant laquelle dix manifestants ont été arrêtés. Selon les autorités, ces dix personnes ont été arrêtées pour avoir tenté de pénétrer dans une prison en vue de libérer des prisonniers. Les forces de l'ordre ont arrêté également des dizaines de personnes tôt dans la journée à Sanaa, en empêchant les manifestants de s'approcher du palais présidentiel. Plusieurs manifestants ont été blessés par les forces de l'ordre qui ont utilisé les matraques électriques et des crosses de fusil pour disperser une manifestation dans la capitale réclamant le départ du président Saleh.