Le malaise social qui ronge depuis plusieurs années les bas-fonds de la ville de Constantine continue d'alimenter la protestation au quotidien. La ville vit au rythme des contestations depuis le début de l'année et à chaque fois les problèmes sociaux, notamment le logement, sont à l'origine de ces mouvements. Hier, le cabinet du wali a été envahi par des dizaines de familles habitant la rue des Maquisards, l'un des plus vieux quartiers de la ville situé en pleine zone de glissement de terrain et classé, depuis les années 80, zone rouge. Près de 650 familles habitant encore ce quartier souffrent, selon eux, de marginalisation, et ce, depuis 1993. Hier, ils sont montés au créneau en exigeant leur relogement dans les plus brefs délais. Une exigence qu'ils maintiennent en menaçant de recourir à la violence au cas où la wilaya continue à les ignorer. «Nous aurons ainsi épuisé toutes les voies légales ; nous allons sortir dans la rue et user cette fois-ci d'autres formes plus musclées», menacent les protestataires. Il faut préciser que les premières opérations de relogement au niveau de la wilaya dans les années 80 se sont effectuées au niveau de la rue des Maquisards, mais depuis 1993, aucun programme ne leur a été destiné, sans oublier l'état lamentable de ce quartier et les conditions de vie des habitants. En tout cas, ces derniers semblent être déterminés à porter haut leur demande et à ne plus attendre. Une délégation composée de représentants des familles a été reçue hier par le wali Nourredine Badoui pour décider des suites à donner à leur protestation. Pour sa part, le wali a tenu à rassurer les habitants des bidonvilles que le programme de logement est en cours de réalisation et les évacuations ne seront enclenchées qu'à partir du début du second semestre 2011, date prévue pour la réception d'une partie du programme de logement en cours. Le dossier de l'habitat précaire reste l'un des plus épineux à cause du nombre important de sites, estimé à 213 à travers la wilaya et dont 66 sont situés sur le territoire du chef-lieu de wilaya, ce qui équivaut à un total de 11 000 baraquements. Les dossiers de l'habitat sont également à l'ordre du jour, notamment ceux qui concernent les problèmes de glissement de terrain et du vieux bâti menaçant ruine. La semaine passée, le wali, par le biais de la radio locale, s'est adressé aux habitants des bidonvilles en leur demandant une contribution effective à la réussite des prochaines opérations de relogement, en s'opposant fermement au fait que des indus occupants viennent se greffer sur les listes d'habitats précaires. A partir du 1er mars, la wilaya commence à réceptionner tous les dossiers de demande de logements sociaux, ruraux et promotionnels, à condition que les critères soient respectés.