Un rassemblement de la communauté estudiantine est prévu aujourd'hui à l'université de Bouzaréah pour débattre de la situation qui y prévaut et de la plateforme des revendications soumises par chaque université et chaque école supérieure. Les collectifs des étudiants de l'université d'Alger s'étaient réunis hier au niveau de l'Institut des sciences politiques et des relations internationales (ISPI) pour finaliser la plateforme de revendications à déposer au niveau du ministère de tutelle. Ainsi, ils étaient environ 200 étudiants issus des différentes facultés d'Alger, mais aussi des écoles supérieures pour débattre des problèmes de l'université. «C'est une première tentative dans l'histoire de l'Université algérienne où les étudiants prennent les choses en main dans un cadre organisé et loin des organisations estudiantines parasitaires. Notre objectif est de hisser le niveau de notre université et d'exiger que les responsables nous donnent la parole», a déclaré Farid, un des membres du comité autonome de l'ISPI. Comme rapporté dans nos précédentes éditions, une réunion aura lieu aujourd'hui à l'université de Bouzaréah. Une réunion sous forme de congrès qui regroupera toutes les universités, écoles et instituts supérieurs du pays. Un rassemblement qui aura pour mission de débattre des problèmes du secteur dans ses volets pédagogique et social. «Nous n'allons pas rester les bras croisés et attendre les décisions, nous sommes les premiers concernés et c'est notre droit et devoir d'agir», a ajouté Samir, un autre membre du comité. Certains membres de collectifs venus des autres du pays sont arrivés hier en prévision de la réunion d'aujourd'hui. Hamza, membre du collectif de l'université d'Oran, explique : «Nous sommes venus pour s'organiser, nous allons créer un comité national des étudiants algériens et nous refusons toute organisation satellitaire. Ces organisations sont la cause même de nos problèmes, ce qui les intéresse, c'est le recrutement d'électeurs potentiels pour leurs partis. Notre comité est apolitique, mais scientifique.» Même son de cloche chez Okba, mandaté par ses camarades de l'université de M'sila pour participer à ce grand rendez-vous : «L'Université algérienne est malade et nous sommes conscients de cela. C'est pour cette raison justement que nous devons prendre nous-mêmes notre destin en main, nous sommes l'élite et l'avant-garde de cette société, nous devons assumer nos responsabilités.» Et d'ajouter : «Notre initiative vise à faire sortir l'université de ce chao qui la classe parmi les dernières universités en Afrique.» La plateforme de revendications dont nous détenons un brouillon comporte des points pédagogiques et sociaux, il s'agit, entre autres, de la demande d'annulation du décret 10/315, de la suppression du système LMD et du retour à l'ancien système d'enseignement, à l'ouverture de l'Université algérienne sur le monde non par l'exportation de notre élite dans le cadre du partenariat gagnant/gagnant afin de fructifier les échanges et permettre le transfert de technologie. Des points qui seront au centre des débats demain à l'université de Bouzaréah.