Des P/APC algériens dénoncent le projet du code communal qui sera présenté aujourd'hui à l'Assemblée populaire nationale (APN). Pour dénoncer ce texte, ils comptent déposer leurs démissions mercredi, selon Mouhib Khatir, président de l'APC de Zéralda et du Forum des maires algériens. Le nombre de maires démissionnaires dépassera les 600 au niveau national, a indiqué le président du forum. Les maires algériens ne se reconnaissant pas dans le nouveau projet de loi. «Nous n'avons pas été consultés sur ce projet. Donc, nous sommes en droit de le refuser et de le rejeter. Il n'a pas d'âme et il a été rédigé par des personnes qui n'ont rien à voir avec la fonction et qui ne connaissent rien de la gestion des affaires communales», a tenu à ajouter notre interlocuteur, tout en signalant que «les autorités ont décidé d'accorder plus de prérogatives aux walis au détriment des élus du peuple». Le président du Forum s'interroge sur les intentions de «l'administration». Pourquoi refuse-t-on d'associer les maires à l'élaboration de projet de loi ? Quel est l'objectif d'une loi qui va remettre en cause les missions et les rôles des P/APC qui sont pourtant le maillon fort de la collectivité locale ? Il est certain, selon le maire de Zéralda, qu' «une volonté politique de réduire le champ d'action des P/APC est de renforcer celui de l'administration». Face à cette situation, plus de 600 maires de différentes wilayas menacent d'une démission collective si l'Etat ne retire pas le projet en question. Selon M. Khatir, des maires de Jijel, de Sidi Bel Abbès, de Annaba et d'Alger ont déjà déposé leur lettre de démission. «Nous partageons la même analyse sur le projet du code communal. Les élus de toutes les formations politiques sont d'accord sur le point que le code communal soumis à l'APN ne répond pas aux attentes», a estimé le président du forum des maires algériens. Les maires algériens ont revendiqué, il y a quelques jours, un statut particulier, l'immunité et des augmentations salariales. Ils ont saisi officiellement le ministère de l'Intérieur en adressant une plate-forme de revendications dans laquelle ils ont rappelé les promesses de l'ex-ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, lors des séminaires de formation des élus locaux organisés en 2008. Les maires perçoivent des salaires «indécents de 15 000 dinars», «alors que les députés sont payés à 400 000 dinars le mois». «C'est inconcevable d'admettre qu'un maire qui est en relation directe avec les citoyens et la mafia locale travaille dans des conditions inhumaines sans aucune protection, tandis que le député bénéficie de l'immunité et d'un revenu mirobolant», a fait remarquer le premier magistrat de Zéralda. La démission demeure, aux yeux de ce responsable, «le seul moyen d'expression et d'alerte».