Le vent de contestation qui souffle sur l'Algérie depuis plusieurs mois semble atteindre les maires. De nombreux présidents d'APC envisagent, en effet, de descendre à leur tour dans la rue pour réclamer l'immunité, un statut particulier et des augmentations de salaire. Les maires mécontents ont d'ailleurs initié, en ce sens, une pétition. «Il est anormal qu'un président d'APC se retrouve devant la justice suite à une lettre anonyme», dénonçait mercredi, Mouhib Khatir, président de l'APC de Zeralda (Alger), dans un entretien accordé jeudi au journal électronique TSA. Depuis 2002, les poursuites judiciaires contre les maires se sont multipliées. Les initiateurs du mouvement de protestation des maires, dont certains font partie d'un forum regroupant quelque six cents présidents d'APC, sont aujourd'hui en phase de collecter les signatures pour la pétition. «On voudrait rencontrer le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales pour lui exposer nos revendications», explique M. Khatir. Si la tutelle ne répond pas, les maires comptent organiser une marche devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Le P/APC de Zeralda a indiqué que, «entre 2002 et 2007, quelque 450 maires ont été poursuivis en justice. Entre 2007 et 2011, ils sont plus de 800 à l'être dont une centaine ont été suspendus de leurs fonctions». Les présidents d'APC, mal payés, sont en outre confrontés aux pressions de la rue et du pouvoir politique, surtout dans les communes qui disposent d'assiettes foncières à forte valeur ajoutée.