Vendredi, les familles de disparus avaient rendez-vous avec le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH), maître Farouk Ksentini, mais à leur arrivée, le représentant de l'institution nationale des droits de l'homme «a pris la fuite», selon un communiqué rendu public par «SOS disparus». Cette correspondance, signée par la porte-parole du CFDA, Nassera Dutour, précise qu'«après avoir multiplié, au cours des derniers mois, les propos visant à réduire le mouvement des familles de disparus en Algérie à «une vieille dame et sa fille», déclarant que l'association n'existait pas et que le dossier des disparus était clos en dépit d'une «poignée de marginales» qui s'obstinent à demander vérité et justice, maître Farouk Ksentini n'a plus «reçu les familles de disparus à la CNCPPDH depuis près d'une année». Avant d'ajouter : «Le président de l'institution avait en effet estimé ne s'être emparé du dossier des disparus que pour des raisons humanitaires, alors que celui-ci ne relevait pas de sa compétence. Par la suite, en août 2010, le rassemblement hebdomadaire que tenaient les familles de disparus, depuis plus de douze ans sur la place Addis Abeba, jouxtant l'entrée de la CNCPPDH, a été interdit. Les familles continuaient de se rassembler malgré tout un peu plus haut, devant le siège de la Caisse nationale des retraites (CNR), en tentant régulièrement de regagner l'espace qui leur a été confisqué.» Ainsi, la présidente de «SOS disparus» a demandé une entrevue avec maître Ksentini, qui a été fixée au vendredi 11 mars. A l'occasion de cette entrevue, les mères les plus actives de «SOS disparus» ont tenu absolument à être présentes aux côtés de leur présidente afin de prouver à ce dernier que «l'association ne se résumait pas à deux personnes», précisera la porte-parole du CFDA. A leur arrivée, les membres du collectif ont trouvé un important dispositif policier voulant les empêcher d'accéder à la CNCPPDH. Elles ont quand même réussi à franchir le cordon de police. Cependant, maître Ksentini, «complètement affolé devant une poignée de mères, a catégoriquement refusé de les recevoir», souligne le communiqué.