Les familles de disparus sont décidées à ce que le dossier des victimes ne soit pas enterré par les autorités, surtout après l'interdiction du rassemblement hebdomadaire des mères de disparus et les dernières déclarations tenues par Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH). Dans un communiqué daté du 14 août dernier et transmis à la rédaction, la porte-parole du CFDA, Nassera Dutour, révèle que les familles de disparus sont étonnées que Me Ksentini, premier responsable d'une instance chargée “de promouvoir et de protéger les droits de l'Homme, n'ait pas conscience que son rôle est d'agir en faveur des droits de l'Homme et non pas de se faire le porte-voix de l'Exécutif en justifiant la répression policière et l'injustice”. Il est, ainsi, reproché au président de la CNCPPDH de “défendre l'indéfendable charte dite pour la paix et la réconciliation nationale, qui consacre l'impunité et impose l'oubli”. Plus encore, la déclaration déplore que Me Ksentini affiche “une position ambiguë” sur le dossier des disparus. Elle rappelle que l'ensemble des associations, pas seulement le CFDA, mais également SOS disparus, Djazaïrouna et Somoud, prenant l'exemple des expériences étrangères, avancent “la solution d'une commission Vérité et Justice pour toutes les victimes”. Cette commission, précise-t-on, n'est pas un obstacle à la paix et doit, donc, avoir pour mandat de “faire la lumière sur le sort de tous les disparus et de toutes les victimes”, en exploitant les témoignages et les archives dont disposent les associations, en effectuant des tests ADN et en auditionnant les victimes.