Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, arrivé lundi soir à Alger en provenance du Caire pour une visite de deux jours, a entamé hier une série d'entretiens avec les autorités algériennes. Le chef de la diplomatie russe a été reçu par le président Abdelaziz Bouteflika, après avoir eu des discussions avec son homologue Mourad Medelci. L'hôte des Algériens a jugé que les évènements en Libye pourraient renforcer le terrorisme international et a appelé la coalition à protéger la population civile en Libye. Lors d'une conférence de presse animée conjointement avec Medelci avec qui il venait de s'entretenir à Alger, il a indiqué que «si la situation s'aggrave, alors nous aurons affaire à de nouveaux cas de terrorisme international et à d'autres évènements que nous voulons éviter». Il a mis en garde contre la perte du contrôle de la situation en Libye, à l'issue duquel la communauté internationale pourrait se retrouver confrontée au terrorisme. Le ministre russe des Affaires étrangères a estimé nécessaire que ceux qui appliquent la résolution 1973 du Conseil de sécurité, suivent «strictement les décisions prises» car dépasser cet objectif «peut créer des conditions pour ces nouvelles menaces». Il a ajouté que la défense des populations civiles était «la seule demande adressée par la Ligue arabe au Conseil de sécurité de l'Onu». Rappelant que la résolution de l'Onu a été formulée de manière claire pour défendre la population civile, il a précisé qu'il «Il faut éviter la situation où, à travers une politique à double standard, nous déclencherions de nouvelles passions et provoquerions de nouveaux sursauts de violence». Par ailleurs, les deux ministres ont estimé que la Tunisie et l'Egypte se trouvaient «dans une phase de transition démocratique» que leur deux pays soutenaient. Les deux hommes se sont «félicités» que ces deux pays s'inscrivent dans une phase de transition démocratique. «Nous avons renouvelé notre déclaration de soutenir ces deux pays dans cette phase critique de leur histoire», a indiqué M. Medelci. Ils ont estimé, selon M. Lavrov, que la politique dans la région doit être «guidée par le droit international, y compris le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes sans intervention extérieure». Il a insisté pour dire que «tous les conflits doivent être réglés par des moyens pacifiques basés sur la recherche d'un large consensus national sur les changements qu'il faut entreprendre dans tel ou tel pays». «C'est justement sur la base de ces principes que le processus démocratique en Algérie se développe et la Russie le soutient», a-t-il affirmé. La visite de M. Lavrov s'inscrit dans le cadre des consultations politiques entre les deux pays liés par une déclaration de partenariat stratégique signée à Moscou en avril 2001.