Dans une seconde réaction des autorités au sujet d'une prétendue activité de mercenariat exercée sur le territoire libyen par de présumés Algériens, le ministère des Affaires étrangères a, une nouvelle fois, dénoncé hier «ces allégations calomnieuses». En d'autres termes, le département de Mourad Medelci révèle en filigrane et de façon diplomatique qu'il s'agit d'une tentative de manipulation sournoise orchestrée contre l'Algérie et ses positions exprimées officiellement vis-à-vis du conflit libyen. La première réaction rendu publique par le département a été, pour rappel, celle de démentir aussitôt les informations distillées par une agence de presse étrangère, selon laquelle des insurgés libyens opposés au régime de Mouammar Kadhafi ont capturé une quinzaine de mercenaires algériens après en avoir tué trois lors de violents combats qui ont eu lieu samedi à Adjedabia, localité sise à l'est de la Libye. Hier encore, la diplomatie algérienne a réitéré ce démenti et a dénoncé ce genre de «désinformation visant à impliquer les autorités algériennes dans ce qui est présenté comme des activités de mercenariat menées par de présumés nationaux algériens». Cité par l'APS, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a affirmé que «les motivations de ceux qui commanditent et véhiculent ces allégations infondées pour nuire à la réputation de l'Algérie sont visiblement dictées par leur volonté de pousser notre pays à choisir de soutenir un camp contre l'autre dans la crise fratricide qui déchire la Libye sœur». Le même responsable assure en outre que l'Algérie continue «inlassablement à joindre sa voix à celle de l'Union africaine (UA) pour appeler à la cessation immédiate de toutes les hostilités et à l'engagement d'un dialogue entre les parties libyennes en vue de s'accorder sur les modalités de sortie de crise». Une telle position des autorités algériennes inspirée d'une volonté de voir le peuple libyen et ses dirigeants procéder sans trop tarder à l'arrêt des affrontements armés, de s'inscrire a contrario de la thèse défendue par d'autres pays occidentaux, tels que la France, qui privilégie l'option militaire comme solution la mieux adaptée pour résoudre la crise libyenne. Or, le recours à une telle solution ne fera qu'engendrer davantage de victimes chez la population civile en Libye, tout comme l'option militaire aura certainement un effet dévastateur sur l'avenir de ce pays où la menace terroriste se fait sentir d'ores et déjà. L'Algérie s'est toujours insurgée contre le mercenariat Au sujet du danger que représente la nébuleuse Al Qaïda, l'Algérie a exprimé la semaine dernière son inquiétude de voir les activistes de cette organisation terroriste tirer profit du désordre régnant en Libye pour récupérer le plus d'armes possible. Une préoccupation légitime compte tenu de l'étendue du tracé frontalier entre les deux pays. Pour ce qui est du mercenariat, cette pratique a de tout temps fait l'objet d'une condamnation sans équivoque de la part des officiels algériens. Une telle position constitue l'un des fondements de la diplomatie algérienne et celle-ci a été réitérée de nouveau à travers les déclarations faites hier par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. «Le gouvernement algérien qui s'est toujours insurgé contre le phénomène du mercenariat en Afrique, en raison de ses conséquences désastreuses sur la stabilité et la sécurité du continent, a entrepris au début de l'année 2011 un important travail de coordination au niveau des structures compétentes de l'UA chargées de la lutte contre le phénomène du mercenariat», a-t-il indiqué.