La grève des travailleurs de l'Entreprise de gestion et services aéroportuaires (EGSA) spécialisée dans le nettoyage et le transport par bus des passagers et du catering de l'aéroport international Mohamed-Boudiaf, déclenchée lundi dernier, se poursuit et tourne au bras de fer. La direction juge le mouvement «illégal» et introduit une action en justice contre 11 travailleurs. Ces derniers ont reçu des convocations jeudi suite à une action en différé. «Cela ne peut que nous conforter dans notre détermination à aller jusqu'au bout de nos revendications et exiger maintenant en plus de l'augmentation des salaires, le départ pur et simple du directeur», indiquent les travailleurs concernés. C'est le collectif des travailleurs qui a décidé des suites à donner au mouvement de protestation en rappelant que la revendication essentielle est liée à la question des salaires, en sus d'autres préoccupations à l'exemple des allocations familiales ou de la protection des agents face aux dépassements de certaines personnes hors entreprise. Ainsi et depuis près d'une semaine, les travailleurs de l'aéroport Boudiaf s'opposent à leur direction, perturbant ainsi le trafic au niveau de l'aéroport. Les activités sont perturbées dans la mesure où certaines fonctions essentielles des lieux relèvent des attributions de l'unité, à l'image de l'acheminement des voyageurs vers l'avion (bus) ou leur prise en charge à l'intérieur des appareils (catering). Les contestataires soulèvent plusieurs points dans leur plateforme de revendications, comme une augmentation de 100% des salaires : «Les employés de l'EGSA sont très mal payés, en moyenne, ils gagnent 15 000 dinars/mois, soit un peu plus que le Smig», attestent-ils. Les grévistes souhaitent également l'éloignement de la gestion de certains cadres dirigeants, mettre fin au recrutement contractuel de cadres alors qu'un bon nombre existerait déjà au sein de l'unité sauf que ces derniers seraient mis au placard et dernièrement, les syndicalistes appellent au départ du directeur général. Pour rappel, un mouvement similaire a été déclenché en 2009 et il a fallu l'intervention de la tutelle et d'autres intermédiaires tels que la section syndicale pour reporter le débrayage. Le malaise persiste apparemment et les travailleurs dénoncent «les menaces de la direction et les avertissements dirigés contre les agents». Pour cela, ils se sont organisés en «collectif» pour dénoncer le refus du dialogue de la part de la direction.