Le Syndicat national des journalistes (SNJ) considère que le discours prononcé par le chef de l'Etat vendredi est «autant décevant qu'il autorise de légitimes inquiétudes et interrogations quant aux intentions du pouvoir par rapport à la presse, à la liberté de la presse et du rôle et du rang du journaliste algérien à travers la révision annoncée de la loi de l'information». A l'annonce présidentielle, le SNJ a apporté des remarques et des interrogations, dont la non-mise en application par les pouvoirs successifs, ou du moins partiellement, de la loi du 3 avril 1990, qui est le véritable acte de naissance de la presse indépendante et de la liberté d'expression en Algérie. Ce qui est «la cause principale de la situation d'anarchie et de décadence qui frappe la presse algérienne ces dix dernières années», ajoute le SNJ. Avant de préciser que la loi sur l'information actuellement en vigueur qui prévoit beaucoup de points positifs, entre autres un conseil supérieur à l'information, une loi sur la publicité, l'ouverture de l'audiovisuel, une carte nationale de presse, le respect des normes universellement admises en la matière… Le syndicat s'interroge dès lors sur ce qui motive cette volonté de réviser le code de l'information, en déclarant que «cette insistance obstinée à changer pour changer n'a pas de sens». Avant de mettre en garde les professionnels de l'information contre tout excès d'euphorie au sujet de la dépénalisation du délit de presse, tel «qu'annoncé, cet engagement sera à coup sûr un tir à blanc, en ce sens que Bouteflika suggère de le faire à travers le code de l'information, sans jamais évoquer le code pénal qui lui prévoit de lourdes peines de prison pour les journalistes», précisera le SNJ qui se questionnera par ailleurs sur la non-mise en application du statut du journaliste adopté en mai 2008 et paru au Journal officiel. Le dernier point soulevé par le SNJ demeure l'annonce par le Président, de l'ouverture du champ audiovisuel qui «est un non-événement… puisqu'en proposant de nouvelles chaînes thématiques de radio et de télévision en guise d'ouverture, il propose de reconduire tel quel le paysage audiovisuel national.