Dans une interview accordée à notre confrère Compétition, le président du conseil d'administration de la SSPA USMA, Ali Haddad, fait part de sa certitude de voir le club des Rouge et Noir «s'en sortir». Selon lui, les causes de la mauvaise passe dans laquelle se trouve l'USMA sont à chercher dans «l'énorme pression qui pèse sur toute la composante du club. Celui-ci a besoin de quiétude et de sérénité afin de pouvoir se relancer dans le championnat. Il faut diminuer la pression sur les joueurs et leur laisser le temps de se remettre en cause et se concentrer sur le reste du parcours afin que le club évite le pire». Il n'a cependant pas manqué de s'en prendre à une «partie» des joueurs, coupables à ses yeux «de ne pas trop mouiller le maillot sur le terrain». Il ajoute : «Ces derniers vont conduire le club en Ligue 2 avec leur comportement. C'est une honte, ils ne cherchent pas à protéger ni à défendre leur club.» Pour le président de la SSPA USMA, il n'y a pas «un problème de compétences vu qu'on possède des éléments d'un niveau meilleur par rapport à celui de notre championnat, d'autant qu'ils sont encadrés par un entraîneur d'envergure. En plus, tous les moyens financiers et matériels sont mis à leur disposition. Ils sont payés jusqu'au dernier centime, ils n'ont pas de quoi se plaindre. Je prends à témoin le peuple algérien et surtout celui de l'USMA, que rien ne manque à cette équipe pour gagner, mais les joueurs font défaut». M. Haddad soulève ici un problème de taille qui explique pourquoi notre football a du mal à enfanter des joueurs de grande qualité, capables de faire honneur à notre équipe nationale pour laquelle on est forcé d'avoir recours au produit de notre émigration pour qu'elle puisse disputer des compétitions aussi relevées que la Coupe du monde ou la CAN. Nul ne contestera le fait que s'il y a aujourd'hui un club parfaitement organisé, qui va dans le sens du vrai professionnalisme, un club qui investit pour grandir et se développer, c'est bien l'USM Alger. Ses joueurs devraient se dire qu'ils sont particulièrement privilégiés par rapport à leurs collègues des autres clubs dont la plupart traînent des mois de salaires et de primes impayés. Le paradoxe est que, par leurs performances sur le terrain, ces joueurs sont en deçà des attentes de leurs dirigeants, de leurs entraîneurs et de leurs supporters. Tout n'est question que de mentalité, à savoir que le joueur algérien local ne se donne pas assez sur le terrain et semble peu préoccupé de son devenir, alors que le marché du travail dans ce secteur va devenir de plus en difficile d'accès aux «glandeurs». Cette situation semble avoir été comprise par les dirigeants de l'USMA si on en croit les propos tenus par Rebbouh Haddad au site internet, non officiel, du club algérois. Celui que ce site présente comme l'un des hommes forts de la SSPA USMA serait décidé à geler les salaires et primes des joueurs des mois de mars et d'avril «afin de les mettre face à leurs responsabilités et de provoquer une réaction salvatrice de leur part». Selon Rebbouh Haddad, «ces mesures seront effectives tant que le club ne se sera pas débarrassé définitivement du spectre de la relégation». Apparemment, à l'USMA, on cherche à provoquer le fameux déclic psychologique, duquel ce club très en avance en matière d'instauration du professionnalisme saura s'en sortir.