Les étudiants de l'Institut des sciences de la communication et de l'information d'Oran ont observé jeudi un sit-in de solidarité avec la famille de l'enseignant Ahmed Kerroumi, disparu depuis le 20 avril. Ce dernier, membre de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement, militant du MDS et des droits de l'homme, qui avait participé à une rencontre-débat commémorant le 30e anniversaire du printemps berbère, n'a plus donné signe depuis. Sa famille, qui a entamé des recherches au niveau des hôpitaux de la ville d'Oran, n'a pas manqué d'exprimer ses inquiétudes. Des proches ont annoncé qu'il s'agit là d'un enlèvement en relation avec ses activités politiques. «Il n'a rien fait de mal et l'activité à laquelle il avait assisté était autorisée. Ceux qui l'ont fait disparaître ont recouru à un procédé qu'on croyait révolu, honte à eux», dira un collègue de Kerroumi. La section d'Oran de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) a exprimé dans un communiqué son inquiétude. «Kerroumi n'a plus donné de signe de vie depuis quelques jours. Nous appelons les autorités publiques à tout mettre en œuvre pour le retrouver et le rendre à sa famille. Le temps presse car, aux dernières nouvelles, aucune mesure n'a été prise pour localiser son téléphone portable qui est encore joignable. Il faut faire très vite avant que la batterie de son téléphone ne se décharge», ajoute-t-on dans le communiqué. Des militants de cette organisation s'interrogent sur les motifs à l'origine de cette disparition. «Nous ne savons pas si cet enlèvement est un crime de droit commun ou s'il cache des raisons politiques, mais ce que nous pouvons affirmer, c'est que les activités politiques de Kerroumi pourraient en être un facteur de taille», feront-ils remarquer. Les étudiants de l'Institut des sciences de la communication, qui sont en grève depuis le 18 avril, se sont rassemblés dans la cour de l'institut pour exprimer leur solidarité avec la famille de l'enseignant, «qui continue de frapper à toutes les portes pour tenter de le retrouver sain et sauf», note des étudiants.