A Béjaïa, partis politiques et organisations estudiantines ont lancé des appels pour une « vaste mobilisation citoyenne ». Une prise en charge qui ne saurait être totale et effective que par l'officialisation de la langue berbère. Politiques, militants associatifs ou citoyens sont unanimes à estimer que le bilan des acquis arrachés de haute lutte, depuis notamment le printemps 1980, est plus que mitigé. Pas moins de trois marches populaires sont programmées pour aujourd'hui. Un seul point de convergence des cortèges : le siège de la wilaya. Une fois de plus, en dépit de son caractère rassembleur et consensuel, cet événement sera commémoré en rangs dispersés à Béjaïa. Sous le slogan « Avril 80, source du pluralisme politique », le RCD a appelé à une marche qui s'ébranlera de la maison de la culture Taos Amrouche. De son côté, le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) a lancé un appel à une autre marche qui prendra le départ à l'université Targa Ouzemour. La coordination des étudiants, qui regroupe une dizaine de comités des cités universitaires, a appelé à une marche à partir du campus universitaire Aboudaou. Dans une déclaration transmise à notre rédaction, la Coordination intercommunale du mouvement citoyen de Béjaïa (CICB) prévoit d'observer un rassemblement, ponctué par le dépôt d'une gerbe de fleurs, sur la place des Martyrs du printemps noir (ex-Edimco). Cette coordination, qui refait surface après une éclipse qui aura duré plusieurs années, compte également observer, jeudi 22 avril, un autre sit-in sur la place Mammeri Ahmed, à Amizour. « Trente ans après le printemps amazigh et neuf ans après le printemps noir, la langue amazigh n'est toujours pas consacrée comme langue officielle, le Haut-Conseil à l'amazighité et l'académie berbère n'ont toujours pas vu le jour », regrette la CICB, qui rappelle que « l'engagement du chef de gouvernement au nom de l'Etat quant à la satisfaction de la plateforme d'El Kseur n'a à ce jour pas été appliqué ». Le FFS mise sur l'organisation d'une série de conférences qui seront animées par Karim Tabou, premier secrétaire du parti, dans les campus universitaires. « La direction du parti a laissé le libre choix aux sections communales de commémorer chacune à sa manière ce double anniversaire », explique le docteur Farid Khaled, premier secrétaire fédéral du parti à Béjaïa.