Pour répondre à la forte demande en viande rouge durant le mois de Ramadhan, un dispositif de stockage de quantités importantes est engagé, a indiqué hier le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. Lors d'une conférence de presse organisée hier au siège de son département, M. Benaïssa a annoncé que des éleveurs privés ont importé 11 000 têtes de bovins d'origine européenne destinés à l'engraissement pour les sacrifier durant le mois sacré. L'importation de la viande rouge congelée en provenance d'Inde sera relancée cette année et sera renforcée par d'autres quotas à partir du Brésil et d'autres pays fournisseurs de l'Algérie. Concernant les prix de vente de ces produits sur le marché national, le ministre a reconnu l'incapacité de son département pour les fixer, en l'absence d'un système national de régulation auquel seront associés les différents intervenants du marché. «Il faut un faisceau de mesures pour influer sur le comportement des opérateurs et des consommateurs», a-t-il dit. Par ailleurs et au sujet de la filière céréalière, il a noté que la prochaine récolte de blé dur sera bonne, avec un degré moindre pour le blé tendre et déficitaire pour l'orge. «Nous sommes encore au stade des prévisions. Avec les récentes pluies, nous aurons une meilleure visibilité dans les prochaines semaines pour la production de l'orge», a-t-il dit, rassurant que les stocks en céréales «sont bien achalandés», procurant à l'Algérie une sécurité pour ses besoins en céréales. L'évaluation des contrats de performances fait transparaître «une évolution positive du secteur», a noté le ministre, invitant les cadres à plus d'efforts car «les potentialités ne sont pas encore totalement exploitées». La cadence de réalisation du programme de plantations d'oliviers doit être accélérée, a demandé le ministre. Au rythme actuel, le programme d'atteindre 1 millions d'oliviers d'ici 2014 est compromis, s'est-il inquiété. Le programme de lutte contre la jachère n'a pas atteint aussi sa vitesse de croisière. «Nous avions l'objectif de réduire la superficie de deux millions d'hectares de jachère», a-t-il rappelé. A cet effet, un projet de production de maïs destiné à l'alimentation animale sera engagé en utilisant les eaux usées épurées pour l'irrigation. L'accompagnement des agriculteurs et des éleveurs devra être intensifié davantage, malgré la nette évolution de l'encadrement et de la formation assurée aux intervenants agricoles. Au cours du premier trimestre 2011, les mesures de consolidation ont été mises en œuvre au titre de l'application des décisions du Conseil des ministres du 22 février dernier. Ces mesures, précisera M. Benaissa, concernent la création de nouvelles exploitations agricoles et d'élevage par la mise en valeur des terres privées et celles du domaine privé de l'Etat à travers la concession, la mise à contribution des dispositifs de microcrédits et d'insertion des diplômés du secteur. Le nouveau dispositif encadrant le foncier agricole est finalisé. Depuis la mise en application de la nouvelle loi sur le foncier agricole, 140 000 dossiers ont été déposés par les agriculteurs pour transformer le droit de jouissance, prévu dans la précédente loi, en concession. La cadence est en évolution puisque sur les 219 000 exploitations agricoles du domaine privé de l'Etat, il ne reste que 79 000 exploitations qui n'ont pas encore engagé leurs dossiers pour se conformer à la nouvelle loi, sachant que le délai est fixé pour le premier trimestre 2012. L'ensemble des dispositifs d'accompagnement et les modalités de mise en œuvre de nouvelles mesures est opérationnel depuis le début du mois d'avril, a-t-il poursuivi. L'accès aux crédits pour les agriculteurs et les opérateurs économiques intégrateurs dans les filières agricoles (crédit Rfig), fédérateur et crédit d'investissement Ettahadi est engagé. Ces intervenants peuvent aussi bénéficier du fonds de garantie aux investissements agricoles pour obtenir des crédits. De nouvelles mesures ont été prises, a annoncé le ministre, citant la prolongation du crédit Rfig (sans intérêt) à deux années au lieu d'une seule, l'exemption du payement des intérêts des crédits fédérateur et d'investissement en cas de remboursement dans les trois premières années du crédit à rembourser dans sept ans. Evoquant l'opération d'effacement des dettes des agriculteurs, M. Benaissa a rappelé que sur les 41 milliards DA prévus, 39 milliards DA ont été effacés. «Ce sont les unités industrielles qui continuent de réclamer l'effacement de leurs dettes», ce qui n'est pas possible, selon le ministre, qui relèvera que ces opérateurs ne répondent pas aux critères fixés pour bénéficier de l'effacement de la dette. Les banques leur ont proposé l'échelonnement du remboursement.