Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
5 ambassadeurs syriens de pays de l'UE convoqués, Damas rejette l'enquête internationale Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU tiendra demain une session spéciale
L'ambassadeur de Syrie en France, Lamia Shakkour, a été convoqué hier au ministère des Affaires étrangères pour se voir notamment signifier la condamnation par Paris «de l'escalade de la répression» dans son pays. «Nous voulons lui rappeler notre demande de voir cesser sans délai le recours à la force contre la population et notre demande de libération de tous les détenus politiques», a indiqué Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay. Cette convocation s'inscrit «dans le cadre d'une démarche coordonnée avec le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie» qui ont également demandé à recevoir l'ambassadeur de Syrie dans leurs pays respectifs, a-t-il précisé. Depuis Rome, où se tenait un sommet franco-italien, Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi ont fait part la veille de leur «préoccupation» sur la situation. Nicolas Sarkozy a toutefois exclu une intervention militaire sans une résolution préalable du Conseil de sécurité de l'ONU, «qui n'est pas facile à obtenir». La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal font par ailleurs circuler au sein du Conseil de sécurité un projet de déclaration condamnant la répression et appelant à la retenue.» Il s'agit (...) d'envoyer un message fort aux autorités syriennes leur signifiant que les yeux de la communauté internationale sont tournés vers la Syrie, et avec nos partenaires de l'UE et de la région sur la possibilité de mesures supplémentaires», a indiqué le ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague. Ce texte pourrait être rendu public mardi si les quinze pays du Conseil parviennent à un accord. Il contient un soutien à l'appel du secrétaire général de l'ONU à une enquête «transparente» après la mort de centaines de manifestants en Syrie ces dernières semaines et salue l'initiative du président Bachar Al Assad de lever l'état d'urgence. Le Liban, membre non permanent de l'ONU pour la période 2010-2011, a fait savoir qu'il ne soutiendra pas cet appel. Le sujet est bien trop sensible au pays du Cèdre divisé entre les pro-syriens menés par le Hezbollah chiite, et les opposants, emmenés par le premier ministre Saad Hariri. L'ambassadeur de Syrie Bachar Jaafari a rejeté toute idée d'enquête internationale. «Nous regrettons ce qui se passe, mais vous devez convenir que ces troubles et ces émeutes, dans certains de leurs aspects, masquent des intentions cachées», a-t-il dit, jugeant que leur but était de «déstabiliser la Syrie». Parallèlement, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU tiendra demain une session spéciale sur la situation en Syrie, à la demande des Etats-Unis, a indiqué hier un porte-parole onusien. Au cours de la même journée, les gouvernements de l'UE se réuniront pour discuter de la possibilité d'imposer des sanctions contre la Syrie, a dit un porte-parole de la Commission européenne, hier. «Toutes les options sont sur la table», a déclaré à la presse Michael Mann. L'Allemagne a annoncé qu'elle était favorable à la prise de mesures de rétorsion contre le gouvernement syrien, auteur d'une répression qui a déjà fait 453 morts, selon un bilan fourni par l'observatoire syrien des droits de l'homme. Si les Vingt-sept se mettent d'accord, les sanctions pourraient commencer par un gel des avoirs syriens et une restriction sur les déplacements des représentants et diplomates de ce pays.