La pénurie de médicaments et de réactifs à travers plusieurs hôpitaux s'est accentuée depuis le début de l'année 2011. Le retard dans la signature des autorisations d'importation n'a pas été sans conséquences sur le marché et l'approvisionnement des hôpitaux. Les commandes exigent un délai de 3 à 6 mois, en plus du système d'autorisation d'importation annuel qui créé des perturbations sur le marché du à un problème de régulation. Des producteurs privés de médicaments dénoncent les blocages du ministère de la Santé, qui tarde à signer les autorisations d'importation du vrac et des produits finis pour les importateurs. Les médecins, quant à eux, s'interrogent sur la disponibilité des médicaments au niveau des cliniques privées qui ne connaissent pas de rupture de stocks, ni de pénurie. Selon eux, les hôpitaux sont considérés par les grossistes comme de mauvais payeurs, d'où leur refus de traiter avec ses gestionnaires. Quant à la pénurie de réactifs, elle a atteint actuellement des proportions alarmantes au niveau de l'Institut pasteur d'Algérie (IPA). Une situation qui porte constamment préjudice aux malades. En effet, pour la première fois depuis des années, on enregistre des ruptures en réactifs de sérologie pour les femmes enceintes. L'IPA souffre de façon répétitive de rupture de réactifs, de sérums et de vaccins, et ce, en raison d'une gestion décriée : épuisement des stocks de ces produits essentiels et leur non-renouvellement. Depuis le début de l'année 2011, la pénurie touche aussi les malades atteints d'hépatites virales. Cette situation ne saurait s'expliquer et plusieurs thèses sont avancées notamment celle relative au mode de paiement des importations, à savoir le crédit documentaire (Credoc). Selon des responsables à l'Institut, la pénurie est liée à l'application des nouvelles mesures relatives au commerce extérieur, qui a freiné l'importation des produits pharmaceutiques. Aussi, l'IPA se défend en précisant qu'il n'est pas tenu d'assurer l'approvisionnement en réactifs de sérologie pour les Centres hospitalo-universitaires et établissements spécialisés, à l'exception de ses laboratoires de recherche et de diagnostic. En tout état de cause, la seule victime est le malade qui cherche désespérément une boîte de médicaments pour atténuer une douleur qui le ronge.