Avis n Les producteurs et les importateurs de médicaments sont catégoriques : «Nous ne sommes pas responsables de ces pénuries.» Pour eux, les dysfonctionnements sont à chercher ailleurs que dans les chaînes de production et d'importation. «Nous n'avons pas réduit notre production, nous avons un rythme régulier que nous respectons à la lettre. Tous nos produits sont disponibles au niveau de nos trois centres de distribution», relève à ce sujet le coordinateur national en marketing de Saidal, Rachid Dahmane. Selon lui, les programmes annuels de production sont établis en fonction des besoins des malades. «On connaît bien le marché, en plus», ajoute-t-il. Il n'empêche qu'une pénurie d'insuline, un médicament que produit pourtant Saidal, a été enregistrée. «A vrai dire, relève le responsable de Saidal, l'insuline n'a jamais manqué au niveau de nos centres de distribution. Le problème n'est pas lié à la production, mais plutôt à la distribution». Plus explicite, M. Dahmane note que les grossistes ont boudé l'insuline produite localement par Saidal, lui préférant celles des laboratoires étrangers. Pour leur part, les responsables de Sanofi Aventis Algérie rejettent toute responsabilité dans ces pénuries. Approchés lors du 9e Forum de la formation médicale, ils ont fait remarquer que le programme d'importation qu'ils ont soumis au ministère de la Santé à la fin de l'année dernière a été respecté. «De fait, nous n'avons enregistré aucune rupture de stock depuis le début de l'année en cours», ont-ils assuré. Même son de cloche chez les producteurs privés de médicaments. «Contrairement à ce qui a été dit çà et là, nous n'avons pas revu à la baisse notre production», affirment-ils. Selon eux, les pénuries, enregistrées depuis le début de l'année, sont une conséquence directe du retard pris dans la signature des programmes d'importation des médicaments et des matières premières par l'ancien ministre de la Santé, Amar Tou. «Cela ne s'est fait qu'en février, ce qui s'est répercuté négativement sur l'approvisionnement du marché», expliquent-ils. Pour d'autres opérateurs nationaux, le problème se situe plutôt au niveau des quotas d'importation et de production. «Ils sont mal faits, ils ne sont pas élaborés de sorte à encourager la production nationale», tranchent-ils. Et d'ajouter : «Il y a une surproduction pour certains médicaments alors que pour d'autres, il y a une sous-production.»