La grève illimitée des fonctionnaires des communes initiée par le Snapap n'a pas eu un grand impact sur les APC de l'Algérois, du moins celles que nous avons visitées, compte tenu de la bataille rangée entre syndicats, dont l'UGTA qui a une importante emprise sur la capitale. La deuxième semaine de la grève illimitée des travailleurs communaux, initiée par le conseil national des fonctionnaires des communes (CNFC), affilié au Syndicat national autonome des professionnels de l'administration publique (Snapap), s'est caractérisée par un suivi dans les communes de l'Algérois. A Chéraga et Dély Ibrahim, la paralysie des quatre premiers jours de grève n'était pas de mise pendant ce début de semaine pour deux raisons. La première est relative à la non observation du débrayage des communes affiliées à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). En deuxième lieu, le fonctionnement des services communaux, notamment l'état civil, a été assuré par des travailleurs qui exercent à mi-temps (IAIG) ou sous contrat pré-emploi. C'est ce que nous avons constaté à Chéraga où nous n'avons pas pu rencontrer les syndicalistes. Comme signe de grève dans cette commune des hauteurs d'Alger, il n'y avait qu'une banderole accrochée à l'enceinte de l'établissement. Même topo au niveau de la commune de Dely Ibrahim, où une enseigne accrochée au portail du siège de l'APC annonçait «grève illimitée» alors qu'à l'intérieur, au niveau des bureaux de l'état civil il n'existait aucun signe d'un quelconque débrayage. Au service de l'état civil, une fonctionnaire nous a indiqué que «le syndicat nous a sommés de reprendre le travail et c'est ce que nous avons fait dès ce matin». Il y a lieu de signaler que dans les méandres de cette grève des communaux, il existe une lutte farouche entre les syndicats, et chacun fait de son mieux pour mobiliser ses troupes. Le Snapap pour son débrayage illimité et l'UGTA à contre courant. Cette dernière, qui a d'ailleurs une forte emprise dans la commune de Mohamed Belouizdad, a fait de la grève du Snapap un non-événement. Le fonctionnement de cette commune était des plus normaux. Le responsable du service de l'état civil nous dira que «le travail se déroule comme à l'accoutumée». Interrogé sur la répercussion de la paralysie des communes des wilayas avoisinantes, notre interlocuteur dira que «certes un grand flux s'est distingué pendant la période qui a suivi les nouvelles mesures du gouvernement sur les procédés d'emplois de jeunes, mais là c'est l'apaisement». L'apaisement par contre n'est jamais de coutume au niveau des services communaux de Sidi M'hamed. C'est ce que nous ont expliqué des fonctionnaires de cette APC, qui disent «à notre niveau ça ne désemplit jamais à longueur d'année. Maintenant s'il y a des de nouveaux citoyens générés par cette grève on ne peut pas le savoir».