C'est à partir d'aujourd'hui que les travailleurs communaux se livreront à un nouveau bras de fer avec leur tutelle, dans un mouvement de grève illimitée «jusqu'à l'entière satisfaction de leurs revendications, ou du moins une résignation des pouvoirs publics à engager des pourparlers avec le syndicat du secteur», selon l'un des membres du bureau national du Conseil national des fonctionnaires des communes (CNFC), Hocine Selloum. Notre interlocuteur explique que le combat des communaux «est celui pour la dignité d'une catégorie de fonctionnaires non considérés par les pouvoirs publics». Non seulement les travailleurs communaux restent les moins rémunérés du secteur de la fonction publique, mais près de 50% de leur effectif travaillent sous contrat AIG et ne perçoivent que des miettes avec des indemnités de 3000 DA par mois. Ceci contredit les déclarations des pouvoirs publics selon lesquelles un million de communaux sont des salariés à part entière. «Pour que cessent les disparités entre les fonctionnaires des différents secteurs», disent les travailleurs communaux en mettant en exergue leur exclusion «arbitraire» de la classe moyenne algérienne. Notre interlocuteur n'a pas manqué à l'occasion de rappeler le dernier débrayage de son secteur, qui a mobilisé plus de 90% des travailleurs des communes à l'échelle nationale, tout en relevant que la mobilisation se fera encore plus valoir dans cette énième bras de fer avec les pouvoirs publics. C'est ainsi que le syndicaliste relèvera qu'au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou par exemple, plus de 50 communes sur un ensemble de 67 seront paralysées dès ce matin. Le cinquième du genre après les deux débrayages de 2010, et les deux autres observés en mars et avril dernier. Tout en réitérant la totalité de leurs revendications, les communaux demandent aux pouvoirs publics de les écouter et ne pas faire la sourde oreille comme cela a été le cas lors du dernier mouvement de grève des communes. Un comportement qui avait soulevé l'indignation des syndicalistes. Parmi les revendications des travailleurs communaux figurent la revalorisation des salaires à travers des taux respectifs de 40%, 60% et 80%, et celle du régime indemnitaire, la régularisation de tous les travailleurs précaires, la liberté de l'action syndicale, la participation des syndicats autonomes à l'élaboration du nouveau code du travail… En attendant tout cela, les bureaux des APC resteront à guichets fermés dès ce matin.